Cardinal Peter Turkson during the presentation of reflexion about miners work in de world

Cardinal Peter Turkson, ZENIT - by HSM

Santé: l'Afrique aussi doit pouvoir bénéficier du progrès

Intervention du cardinal Turkson au Symposium germano-africain de la santé

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Le cardinal Peter Turkson a appelé une « révolution culturelle et spirituelle », marquée par la solidarité, pour que les Africains bénéficient de soins de santé accessibles. Intervenant au 3e Symposium germano-africain de la santé (GAHS), organisé à Berlin (Allemagne) le 12 octobre 2016, le président du Conseil pontifical Justice et Paix a plaidé pour un dialogue « honnête et transparent », qui ne laisse pas « les intérêts particuliers (…) dominer les discussions ».

« Trop d’Africains, a déploré le cardinal, ont été privés d’un accès à des soins de santé de qualité depuis trop longtemps », malgré les progrès « significatifs » réalisés à l’échelle mondiale dans les domaines de la technologie, des traitement et de la prévention. Il a dénoncé à ce titre l’« augmentation constante de pandémies globales telle le sida, la tuberculose, la malaria, (…) la résistance aux antibiotiques (…) qui affectent de façon disproportionnée les secteurs les plus pauvres de la société ».

Il a rappelé l’engagement de l’Eglise catholique dans la santé et la formation des professionnels en Afrique, aux niveaux national et local : en 2014, l’Eglise détenait 1,298 hôpitaux ; 5,256 dispensaires ; 29 léproseries ; et 632 foyers pour personnes âgées, malades chroniques et personnes handicapées.

Mais les structures religieuses, a regretté le président du dicastère, n’ont souvent pas de place dans les décisions de programmes de santé. Elles ne bénéficient pas non plus d’un « partage équitable des ressources » provenant des budgets nationaux ou locaux et des donateurs internationaux.

« Prendre soin de notre maison commune et de toutes les personnes qui vivent sur cette terre, a poursuivi le cardinal Turkson, n’exige pas seulement une révolution économique et technologique, mais aussi une révolution culturelle et spirituelle, une façon de vivre les relations entre les peuples et l’environnement profondément différente, une nouvelle façon d’ordonner l’économie globale ». Et le cardinal d’insister sur l’urgence de changer « notre sens du progrès, notre gestion de l’économie et notre style de vie ».

Solidarité, subsidiarité, bien commun

Pour cela, le représentant du Saint-Siège a plaidé pour un dialogue « honnête et transparent », qui ne laisse pas « les intérêts particuliers (…) dominer les discussions ».

Le cardinal a souligné trois principes du dialogue authentique : solidarité, subsidiarité, et bien commun. Solidarité, a-t-il expliqué, « signifie que nous nous occupons des soucis des autres autant que des nôtres. Subsidiarité signifie que nous acceptons les autres comme égaux ; ils parlent en leur nom, nous écoutons ; et nous les aidons à participer s’ils ont besoin d’aide ». Enfin, le bien commun est la matière même du dialogue.

« Tout le monde doit jouer un rôle. Nous sommes ensemble, chacun responsable de l’autre. (…) Nous devons tous participer à la solution pour des soins accessibles, abordables pour ces frères et sœurs vulnérables », a-t-il poursuivi. Et le cardinal Turkson de conclure en citant le pape François : «  Il n’existe pas de vie humaine plus sacrée qu’une autre, de même qu’il n’existe pas de vie humaine qualitativement plus importante qu’une autre ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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