« Si tous nous faisions seulement cela – ne pas médire des autres – la paix avancerait », a affirmé le pape François lors de la messe qu’il a célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, ce 4 décembre 2018.
Dans son homélie rapportée par Vatican News, le pape a médité sur la première lecture (Is 11,1-10) qui parle du règne du « Prince de la paix » : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. »
Le temps de l’Avent, a-t-il expliqué, est « un temps pour nous préparer à cette venue du Prince de la paix. C’est un temps pour se pacifier » : d’abord se pacifier « avec nous-mêmes, pacifier notre âme ». « Si souvent, nous ne sommes pas en paix », mais « dans l’inquiétude », « dans l’angoisse, sans espérance ». Et le pape de questionner : « Comment est ton âme, aujourd’hui ? Est-elle en paix ? »
Ensuite, pour être « artisans de paix », il s’agit de « pacifier chez soi » : « il y a tant de tristesses dans les familles, tant de luttes, tant de petites guerres, tant de désunions parfois » ou de « murs qui séparent ».
Enfin, il faut pacifier le monde où « il y a plus de guerres que de paix… il y a tant de guerres, tant de désunions, tant de haine, tant d’abus. Il n’y a pas de paix ». « Qu’est-ce que je fais pour aider la paix dans le monde ? “Mais le monde est trop lointain, père”. Mais qu’est-ce que je fais pour aider la paix dans mon quartier, à mon école, sur mon lieu de travail ? Est-ce que je trouve toujours quelque excuse pour entrer en guerre, pour haïr, pour médire des autres ? C’est faire la guerre ! Suis-je doux ? Est-ce que je cherche à faire des ponts ? Je ne condamne pas ? »
Le pape François a adressé cet appel de pacification à tous, y compris aux enfants : “Que fais-tu à l’école ? Quand il y a un compagnon, une compagne qui ne te plaît pas, qui est un peu haineux ou faible, tu le harcèles ou tu fais la paix ? Est-ce que tu cherches à faire la paix ? Tu pardonnes, tout ? »
« Faire la paix, a-t-il poursuivi, c’est un peu imiter Dieu, quand il a voulu faire la paix avec nous et nous a pardonné, quand il a envoyé son Fils faire la paix, être le Prince de la paix. »
Le pape a aussi répondu aux objections : « Quelqu’un peut dire : “Mais, père, moi je n’ai pas étudié comment on fait la paix, je ne suis pas une personne cultivée, je ne sais pas faire, je suis jeune …”. Dans l’Evangile, Jésus nous donne l’attitude à avoir : “Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.” Tu n’as pas étudié, tu n’es pas sage… Fais-toi petit, fais-toi humble, fais-toi serviteur des autres. Fais-toi petit et le Seigneur te donnera la capacité de comprendre comment se fait la paix et la force de la faire. »
« Et chaque fois que nous voyons qu’il y a la possibilité d’une petite guerre, chez soi, dans mon cœur, ou à l’école, au travail, (il faut) s’arrêter et faire la paix, a conclu le pape. Ne jamais, jamais blesser l’autre. Jamais… Ne pas médire des autres, ne pas tirer le premier coup de canon. Si tous nous faisions seulement cela – ne pas médire des autres – la paix avancerait. Que le Seigneur nous prépare le cœur pour la Naissance du Prince de la paix…. faisons tout, faisons notre part, pour pacifier : pacifier mon cœur, mon âme, pacifier ma famille, mon école, mon quartier, mon lieu de travail. Des hommes et des femmes de paix. »
Messe à Sainte-Marthe, 4 décembre 2018 © Vatican Media
Sainte-Marthe : si nous faisions seulement cela…
L’Avent, un temps de pacification