Sainte-Marthe 21/11/2017 © L'Osservatore Romano

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Sainte-Marthe: le témoignage, remède à la «colonisation idéologique»

Homélie du 21 novembre 2017

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Le seul remède à « la colonisation idéologique et culturelle » qui tend à « nier les différences » c’est le « témoignage », le « martyre », a fait observer le pape François.
C’est le cœur de l’enseignement du pape fait au cours de l’homélie prononcé en la fête de la Présentation de la Vierge Marie,  en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican, ce mardi 21 novembre 2017, indique Radio Vatican en italien. Le pape a commenté le récit du martyre d’Éléazar, du livre des Maccabées.
Le vieil homme est condamné à mort pour sa fidélité au Dieu d’Israël et il refuse de sauver sa vie « indignement », pour ne pas donner un mauvais exemple aux jeunes. Éléazar résiste face aux traditions païennes que le roi essaye d’introduire dans le peuple d’Israël.
Dans la vie du peuple qui a grandi autour de la Loi du Seigneur entre une nouvelle culture, explique le pape, les « nouvelles institutions » qui veulent tout changer: « culture, religion, loi ». «Tout est nouveau », « la modernité » : c’est une véritable colonisation idéologique, souligne le pape François.
La colonisation idéologique et culturelle, explique-t-il, « vit dans l’instant, pas dans le temps, et pour cela elle ne peut rien promettre. Et avec « cette attitude qui consiste à faire tous les hommes égaux et à effacer les différents engagements, elle fait le gros péché de blasphème contre le Dieu Créateur. Chaque fois qu’une colonisation culturelle et idéologique arrive, elle pèche contre le Dieu Créateur parce qu’elle veut changer la création telle que Lui l’a faite ».
De cette colonisation idéologique, estime le pape, naît une persécution : le désir de tout détruire, de tout égaliser, l’incapacité « de tolérer les différences ».
Les mots clés que le pape utilise sont les « racines perverses »: les racines qui laissent se développer dans le peuple de Dieu les habitudes « nouvelles, païennes, mondaines ».
« Et c’est le chemin de la colonisation culturelle qui finit par persécuter aussi les croyants, affirme le pape. Mais nous n’avons pas besoin d’aller loin pour voir quelques exemples: pensons aux génocides du siècle dernier, ce fut une chose culturelle, nouvelle: « Tous les mêmes, et ceux qui n’ont pas le sang pur…» « Il n’y a pas lieu pour les différences, poursuit-il, il n’y a pas de place pour les autres, il n’y a pas de place pour Dieu. Voilà la racine perverse. Face à cette colonisation culturelle née de la perversité d’une racine idéologique, Éléazar, lui, il est enraciné. »
Et Éléazar meurt en pensant aux jeunes, en leur laissant un exemple noble : il « donne sa vie pour l’amour de Dieu et il est enraciné dans la Loi, pour l’avenir ». Ainsi, face à cette « racine perverse » produite par la colonisation idéologique et culturelle, explique le pape, « il y a cette autre racine qui donne la vie et fait grandir l’avenir».
Ce n’est pas pour cela que toutes les choses nouvelles sont mauvaises, fait observer le pape : il suffit de penser à l’Évangile qui était nouveau!
Mais il invite à un discernement : « Nous devons discerner les nouveautés. Cette nouveauté, vient-elle du Seigneur, de l’Esprit Saint, vient-elle de la racine de Dieu ou cette nouveauté vient d’une racine perverse? Mais avant, oui, c’était un péché, tu ne pouvais pas tuer les enfants; mais aujourd’hui, tu peux, c’est une nouveauté perverse. Hier, les différences étaient claires, comme Dieu l’a faite, la création a été respectée; mais aujourd’hui …. »
La nouveauté de Dieu, souligne le pape, ne fait jamais « de négociation », mais grandit et regarde l’avenir.
Que l’exemple d’Éléazar « nous aide dans les moments de confusion face à la colonisation culturelle et spirituelle qui nous est proposée », conclut le pape François.
 
 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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