« La Gendarmerie vaticane. Dès origines à nos jours » (La Gendarmeria Vaticana. Dalle origini ai nostri giorni), le livre en italien de Sandro Barbagallo et Cesare Catananti a été présenté jeudi 19 octobre 2017 aux Musées du Vatican, indique un communiqué des Musées.
Les auteurs ont utilisé des sources peu connues des archives de la gendarmerie et de la Secrétairerie d’État et ont publié plusieurs illustrations inédites.
Dans cet ouvrage – publié par les Éditions San Paolo – figure la lettre de bénédiction écrite par le pape François à l’occasion des 200 ans de la gendarmerie vaticane, mais aussi les préfaces des cardinaux Pietro Parolin et Giuseppe Bertello, ainsi que de Mgr Fernando Vergez Alzaga et de Mgr Angelo Becciu. L’introduction est faite par le commandant de la gendarmerie, Domenico Giani. Le livre sera mis en vente dans les librairies du Vatican et aux Musées du Vatican, au prix de 25 euro. Les recettes iront aux activités de bienfaisance de la Gendarmerie vaticane.
« Cet ouvrage, lit-on dans un communiqué, ne se veut pas seulement un hommage, mais entend raconter l’histoire d’hommes qui ont consacré leur vie à la gendarmerie, jusqu’à sacrifier jadis leur vie, au service du pape et de l’Église. C’est la raison pour laquelle les auteurs ont voulu raconter non seulement des épisodes historiques et des anecdotes liées à son histoire, mais également les émotions et les sentiments de tous ceux qui ont témoigné, par leur service, l’histoire et la mission de ce valeureux Corps d’armée. »
Les débuts du Corps remontent au IVe siècle quand l’empereur Constantin donne aux papes Melchiade (311-314) et Sylvestre (314-355) « une escorte de militaires armés pour la défense et le service d’honneur des papes ».
L’histoire du Corps parcourt tout le Moyen Âge jusqu’au pontificat d’Eugène IV (1431-1447), quand les gendarmes montent en permanence la garde devant les saints palais et exercent aussi la fonction de milice urbaine.
Dès 1378, explique le même communiqué, les gendarmes sont recrutés parmi les jeunes de Corse, car estimés particulièrement « fiers et courageux ». Et, au moment de l’invasion napoléonienne de l’État pontifical, une grande partie d’entre eux passent du côté de l’ennemi, Bonaparte ! Ce geste provoque l’excommunication par le pape Pie VII (1800-1823) de tous ceux qui avaient fait ce choix.
En 1816, le pape Pie VII institue une nouvelle « force exécutrice de la justice » : « l’article 243 du Motu proprio du 6 juillet 1816 du pape Pie VI est donc la base juridique pour la fondation de celle qui sera ensuite la Gendarmerie pontificale ». Le 14 juillet 1816, ce nouveau corps d’armée prend le nom de « Carabiniers pontificaux ».
Le 17 septembre 1849, à la place des Carabiniers pontificaux est instituée « l’arme politique pour la sécurité publique sous le nom de ‘Régiment des Vélites Pontificaux’ », dépendant entièrement du Ministère des armées.
Mais le 5 juillet 1850, un nouvel « ordre du jour » du Ministère pour les armées, approuvé par le pape Pie IX, modifie officiellement et définitivement cette dénomination : l’armée du pape prend le nom de « gendarmerie ».
Quelques semaines plus tard, le 8 août 1850, la première « Brigade à cheval de la gendarmerie pontificale » est formée, pour le « service de garde des saints palais », afin de renforcer « dignement » ces corps de « sécurité de la personne de Sa Sainteté ».
« Avec la capitulation de l’État pontifical du 20 septembre 1870, raconte un communiqué, un nouveau chapitre s’ouvre pour la gendarmerie. Les événements s‘enchaînent : un territoire du Saint-Siège réduit pendant 60 ans aux seuls palais apostoliques, conflits mondiaux, voyages apostoliques des papes, l’attentat contre Jean Paul II et, récemment, le terrorisme international. »
L’ouvrage révèle des faits et des circonstances jusqu’ici inconnus des relations entre le Saint-Siège et l’Italie. Les auteurs publient des télégrammes et phonogrammes par lesquels le commissaire italien de la caserne de Police de Borgo, Augusto Bondi, déclare « apprécier la collaboration constructive avec la gendarmerie pontificale », ou une note du baron Carlo Monti, directeur pour les Affaires du culte près le ministère de Grâce et Justice du gouvernement en place et ami personnel de Benoît XV, sur le service militaire des gendarmes. Le pape Benoît XV, écrit le baron, « m’a répété la recommandation déjà faite : prier le gouvernement de ne pas envoyer de gendarmes sous les armes, car cette milice est la seule qui puisse véritablement protéger les palais du Vatican ».
Ce livre met également en évidence « la capacité de la gendarmerie vaticane » à affronter « les défis d’aujourd’hui ». Il s’agit, entre autres, de sa participation depuis 2008 à Interpol, de la constitution du Groupe d’intervention rapide et du Noyau anti-sabotage, de sa coopération avec les services d’information et les polices d’autres États.
Avec une traduction d’Océane Le Gall
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Présentation d’un livre aux Musées du Vatican