Réfugiés : pour le card. Veglio, qui n'intervient pas n'est pas chrétien

Print Friendly, PDF & Email

L’Europe doit trouver des solutions

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

« Tout chrétien doit être un prophète qui dénonce… Celui qui n’intervient pas sur cette question n’est pas chrétien ! », déclare le cardinal Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour les migrants, au lendemain d’une nouvelle tragédie qui a fait des centaines de morts en Méditerranée.

Il fait mémoire au micro de Radio Vatican de « ces personnes qui fuient leur pays pour quitter des conditions de pauvreté ou des situations de persécution. Ces pauvres gens n’ont pas le choix… Je crois qu’il en meurt plus que ce que nous savons… derrière chaque personne, il y a une famille, il y a des mères qui allaitent leurs enfants… ».

Mais pour le cardinal, il n’y a pas « un seul coupable à montrer du doigt » : « Nous sommes un peu tous responsables de ces tragédies. Personne ne peut se permettre d’observer le problème du dehors, de l’extérieur. Les institutions, la Communauté internationale, tout le monde doit se décider à résoudre enfin cette situation. »

« L’Europe ne peut pas se contenter de donner une réponse uniquement en termes de respect des frontières ou d’interventions militaires… Nous ne parlons pas d’une invasion, mais d’un drame humain. » Il faut donc « chercher une solution au problème » : l’Europe « ne peut pas résoudre le problème en disant « Chassez-les tous ! » ou « Laissez-les donc rentrer dans leur pays ! »… Ce ne sont pas des solutions », insiste-t-il.

Le cardinal doute cependant qu’il y ait « une réelle volonté de résoudre les problèmes » : « Dans de nombreux cas, par exemple dans les persécutions des chrétiens, il semble que la Communauté internationale n’existe plus… Quand on a tué à Paris les responsables de cette revue satirique, il y a eu une marée de personnes, un million de personnes, avec à leur tête tous les présidents et les chefs de gouvernement de l’Europe. Au Kenya, cent cinquante personnes sont mortes : avez-vous vu un chef d’État ? Avez-vous vu quelqu’un manifester ? C’est tragique. »

Il souligne le rôle du chrétien : « Le chrétien ne serait absolument pas un chrétien s’il ne se sentait pas impliqué en premier par ce qui est en train de se passer. On ne peut pas se contenter d’observer les morts, d’en faire des statistiques, de manière passive et égoïste, en restant peut-être confortablement devant sa télévision… Tout chrétien doit être un prophète qui dénonce, parce qu’on ne peut pas se taire par intérêt politique… Celui qui n’intervient pas sur cette question n’est pas chrétien ! Le chrétien est engagé et il doit l’être toujours plus. »

Le cardinal appelle de ses vœux « des décisions courageuses et concrètes », sans « instrumentaliser ces tragédies » : « il faut de nouvelles politiques européennes d’asile pour les migrations, qui mettent au premier plan le respect des droits humains et des conventions internationales. »

Avec une traduction de Constance Roques

Share this Entry

Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel