L’exhortation apostolique du pape François nouant la gerbe du synode sur l’Amazonie (octobre 2019) sera publiée mercredi prochain, 12 février 2020, annonce le Saint-Siège ce 7 février. Elle s’intitule « Querida Amazonia » (Chère Amazonie).
Ce document conclut les travaux du synode spécial des évêques qui avait pour thème « Amazonie : de nouveaux chemins pour l’Eglise et pour une écologie intégrale ». Il a rassemblé à Rome pendant trois semaines 184 évêques, mais aussi des auditeurs et auditrices, religieux et religieuses, laïcs, représentants des populations autochtones, et des experts.
L’exhortation sera présentée à Rome par:
+le cardinal italien Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du synode,
+ et le cardinal canadien Michael Czerny, sous-secrétaire de la Section migrants et réfugiés du Dicastère pour le service du développement humain intégral, et secrétaire spécial de ce synode.
Les autres participants à la conférence de presse seront:
+le p. Adelson Araújo dos Santos, jésuite brésilien, professeur de spiritualité à l’Université pontificale grégorienne (PUG, Rome): il est né et il a travaillé en Amazonie;
+ Sœur Augusta de Oliveira, brésilienne également, vicaire générale des Servantes réparatrices de de Marie (SMR), une communauté fondée par Elisa Andreoli en 1900, dans le nord de l’Italie;
+ et le scientifique brésilien Carlos Nobre, Prix Nobel de la Paix 2007, membre de la Commission des sciences environnementales du Conseil national de développement scientifique et technologique du Brésil.
+ Mgr David Martínez de Aguirre Guinea, dominicain, évêque de Puerto Maldonado (Pérou), qui a accueilli le pape lors de son voyage de janvier 2018, et lui aussi, avec le cardinal Czerny, secrétaire spécial du synode, interviendra en vidéo.
Le document promet d’être aussi riche que le synode, avec une partie consacrée à l’écologie humaine intégrale.
Mais beaucoup attendent surtout que le pape se prononce sur la proposition, controversée, mais votée par l’assemblée, d’autoriser l’ordination sacerdotale des « viri probati », hommes mariés à la vie impeccable, autochtones, pour faire face à la pénurie de prêtres et permettre aux communauté catholiques d’Amazonie d’avoir une vie eucharistique qui ne se réduise pas à une ou deux messes par an: certains souhaitent cette option pour permettre de passer d’une « pastorale de la visite » du prêtre à une « pastorale de présence », de résidence du prêtre.
Cette présence eucharistique très restreinte est expliquée dans le §110 du document final du synode. Le §111 propose donc cette solution, en disant notamment: « Nous proposons d’établir des critères et des dispositions de la part de l’autorité compétente, dans le cadre de Lumen Gentium 26, pour ordonner prêtres des hommes idoines et reconnus par la communauté, qui ont un diaconat permanent fécond et reçoivent une formation adéquate au presbytérat, pouvant avoir une famille légalement constituée et stable, pour soutenir la vie de la communauté chrétienne par la prédication de la Parole et la célébration des sacrements dans les endroits les plus reculés de la région amazonienne ».
Cette proposition a été approuvée par 128 pères synodaux contre 41 « non ».
Mais dans son dernier discours au synode, le 26 octobre 2019, le pape a envisagé une autre piste: former les jeunes des pays où se trouve l’Amazonie, au « zèle apostolique ».
Avec Anita Bourdin