Planète Terre © Pixabay

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Quand le pape ajoute une 8e œuvre de miséricorde "révolutionnaire et visionnaire"

Présentation du Message de la Journée mondiale de prière pour la création

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De façon « révolutionnaire et visionnaire », le pape François a ajouté une « huitième œuvre de miséricorde » aux sept œuvres qui existaient déjà. C’est ce qui a été souligné lors de la présentation du Message du pape François pour la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, le 1er septembre 2016.
Le message intitulé “Usons de miséricorde envers notre maison commune”, a été présenté au Vatican par le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, Mgr Brian Farrell, secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et l’écrivain américain Terence Ward, spécialiste du Moyen-Orient et des changements climatiques.
Ce dernier, qui intervenait comme auteur de l’ouvrage « Le gardien de la Miséricorde » (The Guardian of Mercy) – sur le tableaux du Caravage « Les 7 oeuvres de Miséricorde » – a salué la vision « révolutionnaire et visionnaire » du pape avec sa « huitième œuvre de miséricorde ».
A l’origine, a-t-il rappelé citant l’Evangile de Matthieu (25), il y avait six œuvres de miséricorde : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire. J’étais un étranger et vous m’avez accueilli, j’étais nu et vous m’avez vêtu. J’étais malade ou en prison et vous m’avez visité ».
Au Moyen-Age, a poursuivi Terence Ward, une septième œuvre a été ajoutée : enterrer les morts. Et aujourd’hui « le pape François a ajouté une 8e œuvre de miséricorde » qui est « la sauvegarde de la maison commune ». Cette œuvre « œcuménique et écologique » est même, selon l’écrivain, « la plus grande œuvre de miséricorde car elle inclut toutes les autres. Une œuvre de miséricorde moderne pour notre époque moderne ».
A ceux qui pensent que la tâche est hors de portée face aux défis climatiques, Terence Ward a répondu en citant le gouverneur de Californie Jerry Brown : « L’empire romain n’a pas été vaincu par un autre empire, mais par 12 Galiléens qui n’avaient pas d’argent, qui ne parlaient même pas latin, mais qui ont commencé le processus pour faire tomber l’empire et le remplacer par le christianisme ». Il a aussi donné l’exemple de Gandhi, un homme « vêtu d’un petit tissu », qui renversa l’empire britannique.
Une œuvre corporelle et spirituelle
Durant l’actuel Jubilé de la miséricorde, a expliqué quant à lui le cardinal Turkson, « il nous est demandé de faire miséricorde à notre maison commune ». La première étape est de « reconnaître humblement le mal que nous faisons à la Terre par la pollution, la destruction scandaleuse des écosystèmes et la perte de la biodiversité ».
Il s’agit aussi de « réaliser que quand nous blessons la Terre, nous faisons mal au pauvre » et « à ceux qui ne sont pas encore nés ». Après ce repentir qui doit être personnel et institutionnel, a poursuivi le cardinal, il faut « compléter les œuvres spirituelles et corporelles avec la sauvegarde de notre maison commune », une « nouvelle œuvre de miséricorde ».
Pour le cardinal Turkson, futur préfet du « Dicastère au service du développement humain intégral », ce Message est « une étape logique » après l’encyclique Laudato Si’, qui encourage à « vivre » et « intérioriser ses enseignements dans nos vies ».
Rapprochement entre chrétiens
Cette journée, vécue en communion avec les orthodoxes qui la célèbrent à cette date depuis 1989, est « un signe significatif de progrès œcuménique », a expliqué de son côté Mgr Farrell. Et l’évêque de se réjouir que les chrétiens de toutes les Eglises « prient ensemble, en même temps », et renouvellent « leur engagement pour la protection du monde ».
Soulignant la « grande syntonie œcuménique » actuelle sur le thème de l’environnement, il a assuré qu’elle créait « la possibilité d’aborder les controverses théologiques dans un esprit beaucoup plus positif, avec une plus grande confiance ».
En conclusion, il a souhaité que les fidèles de toutes confessions « se rencontrent, y compris au niveau des diocèses et des paroisses, pour prier ensemble et pour collaborer à des initiatives communes sur ce thème ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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