Comprendre « quels sont les pas à faire pour protéger les victimes, dans le respect de la vérité et des personnes impliquées pour faire en sorte qu’aucun cas ne soit plus jamais couvert ou étouffé » : tel est l’objectif « très concret » de la réunion sur la protection des mineurs convoquée par le pape François en février, affirme Andrea Tornielli, directeur éditorial du Dicastère pour la communication.
Dans l’éditorial de L’Osservatore Romano en italien daté du 11 janvier 2019, Andrea Tornielli met en garde contre « une attente médiatique excessive en vue de la prochaine réunion » et explique « la signification ecclésiale de cette rencontre ».
Il souligne avant tout « l’universalité typique de l’Église catholique qui se réverbère dans la rencontre » : Tornielli fait référence à « la présence des épiscopats du monde entier, appelés pour la première fois à affronter ensemble ce fléau si douloureux ». Cela signifie, explique-t-il, que les thèmes les plus importants – comme « le phénomène des abus sur les mineurs, les dramatiques expériences des victimes, les procédures à appliquer face aux dénonciations et les indications pour garantir aux enfants et aux jeunes un environnement sûr » – seront « examinés dans une optique pas seulement européenne ou américaine ».
La rencontre, poursuit-il, permettra d’entendre « le dialogue entre les évêques » et de « mieux clarifier ou spécifier certains aspects particuliers de la norme en vigueur dans ce domaine ». En même temps, rappelle-t-il, « il ne s’agit pas d’une ‘année zéro’ de la lutte contre les abus parce que, ces seize dernières années, de nombreux pas importants ont été faits ».
Le directeur éditorial souligne que « les normes » dans ce domaine « ont été établies et renforcées selon la volonté des derniers pontifes », mais que « les lois, les codes, les procédures toujours plus affinés et précis ne suffisent pas, ne pourront jamais suffire si ne changent pas la mentalité et le cœur de ceux qui sont appelés à les appliquer ». « C’est pourquoi le pape François continue d’indiquer la voie de la conversion. »
« C’est pourquoi, poursuit-il, il est important que chacun des participants à la rencontre écoute les témoignages des victimes qui ont survécu et prenne modèle sur le témoignage de Benoît XVI et de son successeur qui (…) ont accueilli les victimes, les ont écoutées et ont pleuré avec elles en partageant leur souffrance. »
Andrea Tornielli termine son texte en citant le pape François qui, « dans son récent discours à la Curie romaine », « après avoir redit que même un seul cas d’abus serait ‘déjà en soi une monstruosité’, avait ajouté que la réunion de février servirait à chercher ‘à transformer les erreurs commises en opportunités pour déraciner’ le fléau des abus ‘non seulement du corps de l’Église, mais aussi de celui de la société’ ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
2e Congrégation générale du Synode des évêques sur les jeunes 4 oct. © Vatican Media
Protection des mineurs : l’objectif "très concret" de la réunion de février, par Andrea Tornielli
Editorial de L’Osservatore Romano sur sa « signification ecclésiale »