« Ecouter et apprendre » des victimes, mais aussi « assister et protéger », ce sont les points névralgiques qui ont guidé la 10e Assemblée plénière de la Commission pontificale pour la protection des mineurs (PCPM) qui a eu lieu à Rome, du 4 au 7 avril 2019. Au centre de cette rencontre : les victimes, avec notamment le témoignage d’une mère originaire d’Afrique subsaharienne, abusée par un membre du clergé lorsqu’elle était enfant.
Ce témoignage « indélébile », précise la note de conclusion des travaux, « fait partie de l’engagement constant de la Commission à concentrer tous ses efforts dans l’écoute attentive de la réalité vécue par ceux qui ont subi des abus dans l’Eglise ».
« Il y a beaucoup à faire »
En ouverture des travaux, le président de la PCPM, le cardinal Séan Patrick O’Malley, a exprimé l’appréciation du pape François pour l’aide apportée par la Commission au Sommet mondial sur les abus au Vatican (février 2019) et aux nouvelles lignes-guides et normes du Vatican. Pour les membres de la PCPM, la rencontre des présidents des Conférences épiscopales du monde a permis « la prise de conscience tangible du rôle critique de la vie et de la mission de l’Eglise dans le cadre de la protection des mineurs » mais elle a aussi « montré qu’il y a beaucoup à faire ».
Le communiqué énumère les projets de la Commission, parmi lesquels la création d’un Virtual Survivor’s Advisory Panel (SAP), pour apprendre des personnes victimes et orienter l’action en fonction d’elles ; une journée d’étude avec des experts internationaux sur les crimes sexuels et leurs conséquences ; un instrument d’audit pour soutenir les Eglises locales dans la lutte contre les abus ; l’évaluation des programmes de protection des mineurs dans les écoles catholiques.
En outre, un séminaire international sur le thème « Confidentialité et transparence » – axé notamment sur le droit canonique – est prévu en décembre 2019, ainsi qu’un « Symposium Latino-américain sur les systèmes de protection dans les Eglises et dans les sociétés civiles », avec de nombreux réseaux du sous-continent, en Colombie.
Les groupes de travail de la PCPM ont également poursuivi un dialogue avec les dicastères de la Curie romaine concernés par cette lutte : les Congrégations pour la doctrine de la foi, pour la vie consacrée, pour le clergé et pour les évêques, le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie.
Commission pour la protection des mineurs © Vatican Media
Protection des mineurs : écouter et apprendre, conclusion de l'assemblée de la Commission pontificale
« Il y a beaucoup à faire »