COE, Genève 21/6/2018 © Vatican Media

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«Prosélytisme», le mot à rayer du dictionnaire, explique le pape François

Conférence de presse dans l’avion Genève-Rome (5)

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Le « prosélytisme » : voilà un mot à rayer du dictionnaire, explique le pape François, spontanément, lors d’un premier bilan, à chaud, devant la presse, de son voyage d’une journée à Genève, le 21 juin 2018, pour les 70 ans du Conseil œcuménique des Eglises.
Le pape avait auparavant parlé, dans l’avion de Genève à Rome, de ses « rencontres » à Genève, de l’inter-communion en Allemagne, des réfugiés et de la prudence nécessaire, en Europe et sur le continent américain, et il a affirmé l’urgence de l’union des chrétiens pour la paix dans le monde.
Voici notre traduction de la déclaration faite par le pape François en italien sur le prosélytisme:
« Juste un mot que je veux dire clairement: aujourd’hui c’était une journée œcuménique, vraiment œcuménique. Et au déjeuner, nous avons dit une belle chose, que je vous laisse pour que vous y pensiez et que vous y réfléchissiez : dans le mouvement oecuménique, nous devons retirer un mot du dictionnaire: le prosélytisme. Est-ce que c’est clair? Il ne peut y avoir d’oecuménisme avec le prosélytisme, il faut choisir: soit tu as l’esprit oecuménique, soit tu es un «prosélyte». »
Le pape François considère ici tous les baptisés. Il avait déjà répondu sur ce thème à un jeune, dans la cathédrale de Tbilissi (Géorgie) le 1er octobre 2017, à propos des relations avec les chrétiens orthodoxes : le pape dénonçait dans le prosélytisme un « gros péché ».
Le pape disait : « Qu’est-ce que je dois faire avec un ami, un voisin, une personne orthodoxe ? Etre ouvert, être un ami. » Et puis il s’était demandé: « Mais est-ce que je dois forcément le convertir ? » Il avait répondu clairement : « Il y a un gros péché contre l’œcuménisme : le prosélytisme. On ne doit jamais faire du prosélytisme avec les orthodoxes ! Ce sont nos frères et nos sœurs, des disciples de Jésus-Christ. En raison de situations historiques très complexes, nous sommes devenus ainsi. Eux et nous, nous croyons dans le Père, le Fils et l’Esprit Saint, nous croyons à la Sainte Mère de Dieu. « Et qu’est-ce que je dois faire ? » Ne pas condamner – non, je ne peux pas ! -. Amitié, marcher ensemble, prier les uns pour les autres. Prier et faire des œuvres de charité ensemble, quand c’est possible. Voilà l’œcuménisme. Mais ne jamais condamner un frère ou une sœur, ne jamais refuser de saluer une personne parce qu’elle est orthodoxe. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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