M. Mateusz Morawiecki, Premier ministre de la République de Pologne, a été reçu par le pape François en audience ce lundi matin, 4 juin 2018, au Vatican.
Il a ensuite rencontré le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, accompagné de Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire aux relations avec les États.
Le Saint-Siège souligne l’atmosphère « cordiale » de la rencontre et de « bonnes relations bilatérales existantes ».
L’entretien privé avec le pape a duré plus d’une demi-heure : les deux parties ont parlé de la politique familiale et de la protection de la création, en vue de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Katowice en décembre 2018, ainsi que de plusieurs questions d’ordre éthique.
Ensuite, l’attention « s’est portée sur la situation européenne et internationale, avec une référence particulière à l’accueil des réfugiés et à l’engagement du gouvernement polonais en faveur des réfugiés d’Ukraine et du Moyen-Orient ».
Mateusz Morawiecki souligne, selon Vatican News en polonais, la grande convergence des positions du gouvernement polonais et du Saint-Siège non seulement sur la politique familiale ou l’assistance aux pauvres, mais aussi sur des questions plus discutables comme la vision de l’intégration européenne ou la politique migratoire.
« Beaucoup de nos expériences ont été appréciées par le pape », a déclaré Mateusz Morawiecki après l’audience. « J’ai parlé de nos programmes sociaux combinés à la lutte contre le crime. (…) Nous avons également parlé de la situation en Russie et en Ukraine. Le pape était très intéressé par la façon dont la Pologne défait les tensions, aide à stabiliser la situation en Europe centrale et orientale. »
Lors de la rencontre, il a aussi été question de l’Union européenne : « Le pape veut une Europe unie, mais en même temps très diversifiée, a dit Mateusz Morawiecki. C’est très proche de la vision de l’Europe que nous représentons. Nous voulons construire une Europe des patries, mais en même temps cultiver l’identité de nos pays et de nos nations. »
« J’étais même un peu surpris, a poursuivi le Premier ministre, de voir à quel point le pape François confirmait que notre vision polonaise d’une Europe unie, l’Europe des patries, correspondait parfaitement à sa vision de l’Europe. J’ai également mentionné au pape que dans un mois je présenterais notre vision au Parlement européen et que je partagerais nos expériences et nos impressions de coopération avec les institutions européennes. Nous étions réellement à l’unisson, nous parlions d’une seule voix quand il s’agissait de notre attitude envers Bruxelles. Le pape a lui-même déclaré que Bruxelles était un lieu important où la politique européenne est décisive, soulignant en même temps l’importance de trouver un compromis, difficile, tout en préservant l’identité, mais aussi les politiques individuelles de tous les pays membres de l’Union européenne. »
Le pape et le Premier ministre ont aussi parlé de problèmes sociaux, y compris les menaces qui découlent de l’oligarchie dans l’économie.
Après la conversation avec Mateusz Morawiecki, le pape a également rencontré la famille du Premier ministre : son épouse Iwona et leurs quatre enfants. Le pape a reçu, entre autres cadeaux, le maillot de l’équipe nationale polonaise signé par les footballeurs, avec le nom de François et le numéro 100, qui se réfère au 100e anniversaire de la reconquête de l’indépendance de la Pologne.
