Avion Rome-Panama © Vatican Media

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Plaidoyer du pape pour la liberté de conscience, même en Occident

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Conférence de presse dans l’avion de Rabat à Rome (4)

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La liberté religieuse, la liberté de conscience, doivent toujours être approfondies et continuer à grandir, a souligné le pape François en rentrant du Maroc, dans l’avion de Rabat à Rome, le 31 mars 2019 : dans les pays musulmans comme dans les pays européens, où le pape s’est inquiété des menaces contre l’objection de conscience des médecins.
« Au Maroc, a-t-il constaté devant les journalistes, il y a la liberté de culte, il y a la liberté religieuse, il y a la liberté d’appartenance à une religion. » Mais « la liberté se développe toujours, elle croît ».
Le pape a alors donné l’exemple de l’évolution des notions de liberté chez les chrétiens, en citant le Français, saint Vincent de Lérins : « Ut annis consolidetur, dilatetur tempore, sublimetur aetate, c’est-à-dire que la croissance doit être consolidée au cours des années, élargie dans le temps, mais c’est la même foi, sublimée par les années. Ainsi, on comprend par exemple qu’aujourd’hui, nous, nous avons retiré du Catéchisme de l’Eglise catholique la peine de mort. Il y a 300 ans, les hérétiques étaient brûlés vifs. Car l’Eglise a grandi dans la morale, le respect de la personne. »
« Et la liberté de culte croît aussi », a poursuivi le pape : « Nos frères musulmans croissent aussi dans la conscience. Dans certains pays, ils ne le comprennent pas ainsi, ou ne grandissent pas comme les autres. Mais au Maroc, il y a cette croissance… Ils sont plus ouverts, plus respectueux. Ils cherchent des façons de procéder avec discrétion… ce sont des façons de progresser dans la liberté de conscience et la liberté de culte. »
Le pape François a fait part de sa préoccupation pour « notre marche arrière à nous, chrétiens, quand nous revenons sur la liberté de conscience » : « Pensez aux médecins et aux institutions hospitalières chrétiennes qui n’ont pas le droit à l’objection de conscience, par exemple pour l’euthanasie. Comment ! L’Eglise est allée de l’avant [sur la liberté de conscience] et vous pays chrétiens vous allez en arrière ?… nous courons le danger que certains gouvernements retirent la liberté de conscience qui est le premier pas vers la liberté de culte. »
Ainsi, a conclu le pape, « n’accusons pas les musulmans. Accusons-nous nous aussi à cause des pays où cela arrive. On devrait avoir un peu honte ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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