La synodalité, c’est le mode de vie d’une Eglise où le successeur de Pierre ne dicte pas la conduite des chrétiens mais où il « accompagne l’Eglise, la laisse grandir, l’écoute ». C’est ce qu’affirme le pape François dans un entretien à l’hebdomadaire belge, flamand, Tertio publié le 7 décembre 2016.
Au fil de l’interview accordée à la revue catholique, le pape explique le sens de la « synodalité » qu’il a souhaitée à maintes reprises pour l’Eglise : « L’Eglise naît des communautés, elle naît de la base, (…) elle naît du Baptême ; et elle s’organise autour d’un évêque, qui la rassemble », l’évêque étant le successeur des apôtres.
Il précise la relation entre les évêques et le successeur de Pierre : « ou bien c’est une Eglise pyramidale, où l’on fait ce que dit Pierre, ou bien c’est une Eglise synodale, où Pierre est Pierre, mais accompagne l’Eglise, la laisse grandir, l’écoute ».
Et le pape François de définir ainsi la formule latine « cum Petro et sub Petro » : « Pierre est le garant de l’unité de l’Eglise ». Mais l’évêque de Rome « apprend » des réalités ecclésiales et agit en les « harmonisant, en discernant ce qui vient des Eglises »
Il donne l’exemple des deux derniers synodes des évêques d’octobre 2014 et 2015 sur la famille : « tous les évêques du monde se sont écoutés (…); toutes les Eglises du monde ont travaillé ». L’Eglise a été « unie dans la diversité » et « c’est cela la synodalité » : « Non pas faire descendre de haut en bas, mais écouter les Eglises, les harmoniser, discerner ». Cette même attitude doit être vécue dans les diocèses, souligne encore le pape.
En ce sens, estime-t-il, l’exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia, est le fruit de la synodalité : elle « est le résultat des deux synodes, où toute l’Eglise a travaillé, et que le pape s’est approprié ». « Tout ce qui est là [dans Amoris laetitia], a été approuvé au synode par plus des deux tiers des pères. C’est une garantie ».