« Il est important que le terme ‘droit de l’homme’ soit utilisé avec exactitude et précision afin qu’il ne devienne pas un fourre-tout rhétorique sans cesse élargi pour répondre aux caprices du temps », a déclaré Mgr Miroslaw S. Wachowski, responsable de la mission du Saint-Siège à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Il est intervenu à la session plénière d’ouverture sur la mise en œuvre de la dimension humaine (HDIM 2019) qui a eu lieu à Varsovie (Pologne), le 16 septembre 2019.
« Le Saint-Siège tient à souligner une nouvelle fois que ‘l’universalité des droits de l’homme est une question cruciale pour notre époque’ », a déclaré Mgr Wachowski en citant les paroles de Mgr Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États (Conseil de l’Europe, le 10 septembre 2018).
Il a voulu souligné, « à cet égard », deux moments « particulièrement » « préoccupants ».
Tout d’abord, le fait que « l’interprétation de certains droits a progressivement changé », comme l’avait souligné le pape François dans son discours au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège l’année dernière. « Un large éventail d’interprétations de certains droits et l’affirmation de“ nouveaux droits ”peuvent créer davantage d’obstacles au consensus universel », a dit Mgr Wachowski. « Il est essentiel, a-t-il ajouté, que les États participants recherchent un concept plus unifié de ce qu’il faut entendre par ‘droit humain’.»
Deuxièmement, a-t-il poursuivi, « l’universalité des droits de l’homme repose sur l’idée que tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales universels doivent être protégés et promus ». « Cette universalité est menacée lorsque certains droits de l’homme sont ignorés », a souligné le responsable de la mission du Saint-Siège.
« Toutes les délégations et les organisations de la société civile expriment le souhait que les droits de l’homme et les libertés fondamentales soient mieux protégés et mieux défendus, a-t-il expliqué, mais cela s’accompagne parfois d’approches biaisées des droits de l’homme universels et des libertés fondamentales qui cherchent à faire avancer des questions sur lesquelles il n’y a pas de consensus. »
Le Saint-Siège propose aux États participants de l’OSCE de s’unir « autour d’une compréhension commune des engagements de l’OSCE (…) et des principes universels des droits de l’homme et des libertés fondamentales qui sous-tendent la dimension humaine ».
« Il peut être utile de rappeler, a dit Mgr Wachowski, que le travail du HDIM consiste essentiellement à débattre de la mise en œuvre des engagements de la dimension humaine de l’OSCE adoptés de manière consensuelle, dont beaucoup doivent encore être pleinement mis en œuvre, plutôt que de les développer. »
Il a aussi voulu rappeler que « l’utilisation du concept d’interprétation comme stratégie pour apporter des modifications substantielles et annuler ou transformer les engagements existants de l’OSCE est en contradiction avec le principe de bonne foi et le règlement intérieur de l’Organisation ».
En concluant, Mgr Wachowski a dit que « la participation de la société civile à HDIM est précieuse et nécessaire ». « Ce rôle auxiliaire de la société civile – assister les États participants, notamment par le biais de critiques, dans la mise en œuvre de leurs engagements – devrait être encore renforcé », a-t-il ajouté.
OSCE 2019, Varsovie, capture @ OSCE
OSCE : utiliser le terme ‘droit de l'homme’ «avec exactitude et précision»
Mgr Wachowski intervient à la session de Varsovie