« L’éducation et la sensibilisation sont des outils essentiels pour la prévention du trafic d’enfants », a déclaré Mgr Urbanczyk, pour qui « le manque d’accès à l’éducation est l’un des facteurs qui rendent les enfants vulnérables à la traite ». Il a invité l’OSCE à « renforcer les efforts d’éducation et de sensibilisation » et à « mettre en œuvre des programmes d’autonomisation prenant en compte les besoins spécifiques » des personnes « afin d’augmenter la capacité à reconnaître, à prévenir et à combattre la traite des êtres humains au sein des communautés »
Mgr Janusz S. Urbanczyk, représentant permanent du Saint-Siège, est intervenu à la Première Réunion supplémentaire 2018 sur la dimension humaine, sur le thème : « Trafic d’enfants – De la prévention à la protection », qui s’est tenue à Vienne les 28 et 29 mai 2018, lors de la session I intitulée « Prévention de la traite des enfants ».
Le représentant du Saint-Siège a aussi recommandé de « promouvoir des programmes de renforcement des capacités multi-institutionnels, intersectoriels et multinationaux qui favorisent la prévention de la traite des êtres humains sous toutes ses formes, en mettant l’accent sur les facteurs qui rendent les personnes vulnérables à la traite ».
Voici notre traduction de l’intervention de Mgr Urbanczyk.
HG
Déclaration de Mgr Janusz S. Urbanczyk
Monsieur le Modérateur,
Comme c’est la première fois que le Saint-Siège prend la parole lors de cette première réunion de 2018 sur la dimension humaine, permettez-moi de remercier la Présidence italienne de l’OSCE, le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme et le Représentant spécial de l’OSCE et coordinateur pour la lutte contre la traite des êtres humains (OSR / CTHB) pour l’organisation de cet événement consacré au «Trafic d’enfants – De la prévention à la protection ». La gratitude de ma délégation va également aux conférenciers d’honneur et aux conférenciers invités à cette première session pour leurs contributions stimulantes à nos discussions.
Poursuivre les efforts de l’OSCE pour prévenir la traite des enfants
Lors de la 24e réunion du Conseil ministériel de l’OSCE, qui s’est tenue à Vienne en décembre dernier, deux décisions historiques du Conseil ministériel ont été adoptées : N° 6/17 – Renforcer les efforts pour prévenir la traite des êtres humains et N° 7/17 – Renforcer les efforts pour lutter contre toutes les formes de trafic d’enfants, y compris en vue de l’exploitation sexuelle, ainsi que d’autres formes d’exploitation sexuelle des enfants.
Ces deux décisions font suite à l’attention accordée l’an dernier à la question du trafic d’enfants, en particulier à la 17e Conférence de l’Alliance contre la traite des êtres humains (Traite des êtres humains et intérêt supérieur de l’enfant) et au Séminaire 2017 sur la dimension humaine (« Les droits de l’enfant : les enfants en situation de risque »). Le Saint-Siège souhaite féliciter la présidence autrichienne de l’OSCE de 2017 pour ses efforts et les délégations des États-Unis d’Amérique, de Biélorussie et d’Italie pour avoir présenté le projet de décision 7/17 de la Conférence et travaillé avec tant de diligence pour en assurer l’adoption.
Dans la décision 7/17 du Conseil ministériel, les États participants ont affirmé ce qui devrait être notre motivation commune à cette réunion supplémentaire sur la dimension humaine, à savoir que « la persistance de toutes les formes de trafic d’enfants, tant transnational qu’interne, y compris le trafic d’enfants à des fins d’exploitation sexuelle et professionnelle » est profondément alarmante et exige « des mesures plus vigoureuses pour combattre ces crimes horribles ».
Ma délégation est convaincue que l’engagement de longue date de l’OSCE dans la lutte contre la traite des êtres humains et les nombreux engagements pris, les meilleures pratiques acquises et les projets et programmes mis en œuvre fournissent non seulement un solide catalyseur mais aussi une base précieuse sur laquelle les 57 États participants devraient continuer à travailler.
Prévention : éducation et sensibilisation
L’éducation et la sensibilisation sont des outils essentiels pour la prévention du trafic d’enfants. Le Saint-Siège estime que l’une et l’autre – dans leur sens le plus large – sont des moyens efficaces de prévenir le trafic d’enfants, car le manque d’accès à l’éducation est l’un des facteurs qui rendent les enfants vulnérables à la traite.
L’éducation contribue également à faire en sorte que cette terrible forme d’esclavage moderne soit connue de l’ensemble de la société et, par conséquent, empêchée et combattue par toutes les parties prenantes. Cela inclurait tout, de la sensibilisation dans la communauté à une formation ciblée pour « les autorités compétentes, les organisations de la société civile, les travailleurs de la santé et les travailleurs sociaux ainsi que d’autres personnes susceptibles d’avoir un premier contact avec les victimes ».
En tant que recommandations à cette réunion supplémentaire sur la dimension humaine, à chaque session, ma délégation mettra en évidence deux ou trois points concrets issus des sections opérationnelles des deux décisions de la Conférence ministérielle de l’an dernier sur la traite des êtres humains. Ce faisant, ma délégation appelle à un examen plus approfondi et à une action au sein de l’OSCE sur ces points, ce qui aidera sans aucun doute les États participants à les mettre en œuvre :
1) « Renforcer les efforts d’éducation et de sensibilisation, y compris l’éducation aux droits de l’homme, et développer et mettre en œuvre des programmes d’autonomisation prenant en compte les besoins spécifiques des femmes, hommes, filles et garçons, afin d’augmenter la capacité à reconnaître, à prévenir et à combattre la traite des êtres humains au sein des communautés » (6/17, OP 6) ;
2) « Promouvoir des programmes de renforcement des capacités multi-institutionnels, intersectoriels et multinationaux qui favorisent la prévention de la traite des êtres humains sous toutes ses formes, en mettant l’accent sur les facteurs qui rendent les personnes vulnérables à la traite » (6/17, OP 4 ).
Merci, Monsieur le Modérateur.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat