Mgr Dario Vigano © Zenit

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On ne peut pas vivre l’Evangile tout seul, assure Mgr Viganò

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Il invite à se mettre à l’écoute les uns des autres

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On ne peut pas vivre l’Evangile tout seul, écrit en substance Mgr Dario Edoardo Viganò dans l’édition italienne de L’Osservatore Romano datée du 6 avril 2017. Il invite à se mettre à l’écoute les uns des autres et à assumer sa part de responsabilité des structures sociales qui provoquent l’exclusion.
« Beaucoup se demandent pourquoi le pape François est écouté et compris par les foules de cultures, sensibilités, origines sociales, appartenances religieuses si différentes », constate-t-il dans sa tribune intitulée « Dynamiques de communication ». Et de répondre : « La raison en est très simple : le pape François utilise un langage compréhensible à tous ».
Mgr Viganò donne l’exemple des salutations du pape : avec « bonjour » ou « bonsoir », « il utilise des formules quotidiennes, qui sont dans la bouche de tous, de la personne la plus élevée socialement à la plus simple ». De même pour ses autres expressions classiques : bon appétit, merci, pardon, s’il vous plaît, ou « priez pour moi ». Le pape « touche des situations humaines, la vie familiale, les relations de travail, d’amitié… où nous nous retrouvons tous ».
Pour le préfet du dicastère, ces expressions « immédiatement compréhensibles, n’excluent personne, ne demandent pas de lexique particulièrement riche ou sophistiqué, ne créent pas de séparations, ne mettent pas en difficulté ».
Dans ses catéchèses aussi, le pape montre la « pédagogie de la foi » : il « n’exprime pas de jugements, mais au contraire montre de la patience, tend la main, encourage, indique l’objectif à atteindre, en faisant sentir que nous ne sommes pas abandonnés, que Jésus est toujours à notre côté ».
A son exemple, Mgr Viganò recommande de se faire proche des autres : « nous ne pouvons penser écouter les personnes en les tenant à distance. En faisant cela on peut engranger des informations mais pas se mettre au service des autres, jusqu’à en assumer la vie ». Il est « urgent », insiste-t-il, « d’apprendre l’écoute de personne à personne (…) afin que la vie de chacun soit partagée par tous et que les choix soient fruits de la communion et du chemin parcouru ensemble ».
Cette attitude demande « une grande capacité d’écoute, pour apprendre et respecter les pas de l’autre » en sortant des « périphéries de mon “ego” ». Il s’agit de « nous ouvrir à la dimension communautaire » en abandonnant « la prétention de vivre l’Evangile tout seul ».
« Quand nous parlons, par exemple, de l’écoute du cri des pauvres, nous sommes appelés à nous interroger sur la situation d’injustice et d’inégalité qui caractérise notre temps et sur le fait qu’accepter cette condition soit pour le croyant un péché et, donc, une responsabilité », poursuit le préfet : « Si en effet existent des millions et des millions de personnes exclues et réduites à des ‘déchets’, comme des biens de consommation, c’est parce qu’il existe le péché de celui qui vit de façon égoïste ; et parce qu’un tel individualisme va jusqu’à se transformer en dimension structurelle, le péché personnel assume une dimension sociale ».
En conclusion, Mgr Viganò invite les pasteurs à « se mettre à l’écoute du peuple de Dieu, en particulier des laïcs, qui sont la majorité et qui sont le plus touchés par les conséquences de ces structures sociales déformées ». « Les laïcs, qui vivent plus immergés dans l’histoire, estime-t-il, peuvent nous aider à adresser un nouveau regard sur le monde, sur la réalité, sur nous-mêmes, sur les autres, sur le temps et l’espace ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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