Roseline Hamel, soeur du p. Hamel © capture de Zenit / ASB / CTV

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Nouveaux martyrs: témoignage de la soeur du p. Hamel

« Par sa mort, il est devenu un frère universel »

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« À son âge, Jacques était fragile, mais il était fort. Fort de sa foi dans le Christ, fort de son amour pour l’Évangile et pour les gens, quels qu’ils soient et … aussi pour ses assassins ». C’est ce qu’a affirmé Roselyne, frère du père Jacques Hamel, assassiné à 85 ans par deux terroristes en l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray (France) le 26 juillet 2016. Lors d’une veillée de prière en présence du pape François, elle a rendu hommage à « une vie donnée au Seigneur ».
Roselyne a témoigné le 22 avril 2017, dans la basilique Saint-Barthélemy-en-l’Île (San Bartolomeo all’Isola) à Rome, où le pape François mémorial rendait hommage aux martyrs des XXe et XXIe siècle. Le bréviaire du père Jacques Hamel est conservé depuis le 14 septembre 2016, en la basilique qui abrite un mémorial des nouveaux martyrs.
« Mon frère, par sa vie a voulu vivre en frère avec tous les gens qui lui avaient été confiés ; par sa mort, il est devenu un frère universel », a souligné Roselyne. Voici notre traduction intégrale de son témoignage.
Témoignage de Roselyne, sœur du père Jacques Hamel
Très Saint-Père
Le 26 juillet dernier, mon frère, Jacques Hamel, a été assassiné à la fin de la messe qu’il venait de célébrer à Saint-Étienne-du-Rouvray, en Normandie. Jacques avait 85 ans, quand deux jeunes, radicalisés par un discours de haine, ont pensé faire un acte héroïque en passant à la violence meurtrière. À son âge, Jacques était fragile, mais il était fort. Fort de sa foi dans le Christ, fort de son amour pour l’Évangile et pour les gens, quels qu’ils soient et – j’en suis certaine – aussi pour ses assassins. Comme Votre Sainteté l’a dit dans son homélie à la mémoire de Jacques, dans ce moment difficile, il n’a pas perdu la lucidité quand, de l’autel, il a accusé le vraie auteur de la persécution : « Vas-t-en, Satan ! » En effet « tuer au nom de Dieu est toujours satanique ». Sa mort est en ligne avec sa vie de prêtre, qui était une vie donnée : une vie offerte au Seigneur, quand il a dit « oui » au moment de son ordination, une vie au service de l’Évangile, une vie donnée pour l’Église et pour les gens, notamment pour les plus démunis qu’il a servis toujours dans la périphérie de Rouen. Il y a un paradoxe : lui qui n’a jamais voulu être au centre, il a livré un témoignage pour le monde entier, dont nous ne mesurons pas encore tout à fait l’ampleur. Nous l’avons vécu dans la réaction de tous ces chrétiens qui n’ont pas prêché la violence ou la haine, mais l’amour et le pardon ; nous l’avons vu dans la solidarité des musulmans qui ont voulu visiter les assemblées dominicales après sa mort ; nous l’avons vu en France, qui a montré son unité autour de la tendresse de ce prêtre. Pour nous, la famille, évidemment la douleur et le vide restent. Mais c’est un grand réconfort de voir combien de nouvelles rencontres, combien de solidarité et d’amour sont engendrés par le témoignage de Jacques. Ainsi qu’il l’avait écrit : « Notre vocation est de participer à la construction d’une nouvelle fraternité, dans un  contexte mondial nouveau ». Oui, Jacques, mon frère, par sa vie, a voulu vivre en frère avec tous les gens qui lui avaient été confiés ; par sa mort, il est devenu un frère universel. En septembre dernier, nous avons accompagné le bréviaire de Jacques qui depuis lors, est conservé dans cette basilique et de cela nous sommes profondément reconnaissants, pour la mémoire des témoins de la foi qui y est gardée et pour la solidarité. Puisse le sacrifice de Jacques porter des fruits, pour que les hommes et les femmes de notre temps puissent trouver la voie du vivre ensemble et de la paix.

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Rédaction

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