Hommage aux nouveaux martyrs à St-Barthélémy, capture CTV

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Nouveaux martyrs: le pape propose une nouvelle "icône", une femme du Moyen-Orient

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A Saint-Barthélémy, il rend hommage à son mari musulman

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Le pape François a proposé une nouvelle « icône » de martyre à ajouter à ceux des XXe et XXIe siècles en la basilique Saint-Barthélémy de Rome : une femme du Moyen-Orient, égorgée par des terroristes pour son refus de jeter son crucifix. Son témoignage a été rapporté au pape par son mari musulman.
Lors d’une liturgie le 22 avril 2017, en l’honneur des « nouveaux martyrs », dans la basilique qui abrite une icône qui leur est dédiée, ainsi que de nombreuses reliques, le pape a évoqué cette figure avec émotion : « Je voudrais aujourd’hui ajouter une icône de plus dans cette église : une femme. Je ne connais pas son nom. Mais elle nous regarde du Ciel », a-t-il assuré.
Spontanément, faisant une entorse au texte de son homélie préparée à l’avance, il a fait mémoire de sa rencontre avec son mari, réfugié sur l’île grecque de Lesbos : « J’étais à Lesbos [avril 2016, ndlr], je saluais les réfugiés et j’ai rencontré un homme, d’une trentaine d’années, avec trois enfants, qui m’a regardé et m’a dit : « Père, je suis musulman. Ma femme était chrétienne. Dans notre pays, des terroristes sont arrivés, ils nous ont regardés, nous ont demandé notre religion, et ils l’ont vue avec le crucifix et lui ont demandé de le jeter par terre. Elle ne l’a pas fait. Ils l’ont égorgée devant moi. Nous nous aimions tant ». ».
« C’est l’icône que j’apporte aujourd’hui, a poursuivi le pape François, comme un cadeau ici ». Et de rendre hommage aussi à l’époux musulman : « Cet homme n’avait pas de rancœur : lui, musulman, avait cette croix de souffrance portée sans rancœur. Il se réfugiait dans l’amour de sa femme, « grâciée » par le martyre ».
Il a aussi lancé un appel en faveur des réfugiés, dénonçant leur situation aux portes de l’Europe : « Je ne sais pas si cet homme est encore à Lesbos ou s’il a réussi à aller ailleurs. Je ne sais pas s’il a eu la possibilité de sortir de ce camp de concentration. Parce que beaucoup de camps de réfugiés sont des camps de concentration pour la foule de gens qui sont laissés là ».
« A toi, Seigneur, la gloire et à nous, Seigneur, la honte », a conclu le pape.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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