Lors de sa visite apostolique au Myanmar (27-30 novembre), le pape François utilisera un pastoral en bois réalisé de manière artisanale et offert par des réfugiés catholiques appartenant à la minorité ethnique Kachine, l’un des sept principaux groupes ethniques du pays, indique l’agence vaticane Fides ce lundi 27 novembre 2017.
Ce pastoral de bois est offert au pape « dans l’espoir que la paix soit ramenée dans l’État Kachin », dans le nord du pays, dont la population est en majorité chrétienne, explique Joseph Myat Soe, laïc catholique. Les réfugiés catholiques kachins se trouvent actuellement dans le camp de la ville de Winemaw, au sein de l’État de Kachin, à cause de la guerre civile en cours entre l’armée birmane et des groupes armés kachins. Pour plusieurs réfugiés, il ne « sera pas possible de participer à la Messe, à Yangon, à cause de leur indigence », note Joseph Myat Soe.
Cependant, indique à son tour l’évêque auxiliaire de Yangon, Mgr John Saw Han, « quelques 5.000 catholiques kachins se trouveront à Yangon pour rencontrer le Saint-Père et prier avec lui pour la paix dans leur région » et ce « malgré la guerre civile en cours et les problèmes économiques ». Les jeunes kachins en particulier essayeront de s’y rendre parce qu’ils « considèrent qu’il s’agit là d’une opportunité unique de voir le pape et de prier avec lui », ajoute l’évêque.
La guerre civile entre l’armée pour l’indépendance du Kachin (KIA) et l’armée birmane dure depuis 1965. Après une violation d’un cessez-le-feu, en 2015, des centaines de milliers de kachins ont été obligés de trouver refuge dans les camps d’évacués. Une conférence sur la réconciliation avec les minorités a été organisée par le gouvernement birman en septembre 2016, mais cette conférence n’a pas eu d’impact réel sur la situation des kachins.
Les évêques birmans ont dénoncé l’an dernier le fait que « plus de 150.000 personnes languissent dans les camps d’évacués, réduites à la condition d’évacués et dans l’attente d’aides internationales ».
Cette « guerre chronique, ont-ils souligné, a produit seulement des perdants, à savoir des personnes innocentes abandonnées dans les camps alors que leurs terres sont parsemées de bombes, que le trafic d’êtres humains fait rage, que la drogue représente une condamnation à mort pour les jeunes kachins et que les ressources naturelles, telles que des mines de jade, sont saccagées. Ceci est la principale cause du conflit ».
Quatre évêques sont présents au sein de la région des kachins. Environ 70 prêtres assistent 70.000 fidèles regroupés dans deux diocèses : Myitkyina et Banmaw.
Arrivée du pape à Yangon, Myanmar © L'Osservatore Romano
Myanmar : un pastoral réalisé par des réfugiés pour le pape
« Dans l’espoir que la paix soit ramenée dans l’État de Kachin »