Le 31e voyage international du pape François au Mozambique, à Madagascar et à l’île Maurice (4-10 septembre 2019) mettra l’accent sur trois points : le thème de la paix, celui du soin de la Création, et la culture de la rencontre, explique le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin.
Le « numéro 2 » du Vatican a accordé une interview à Vatican News dans laquelle il a souligné que le pape entend promouvoir tous les « signes d’espérance… tous ces efforts qui sont faits pour la résolution de tant de conflits, pour le développement durable, pour le respect et la sauvegarde de la Création ».
« Je crois que l’Afrique est d’abord une terre riche en humanité, une terre riche en valeurs, une terre riche en foi, a dit le cardinal, et il me semble que le pape y va précisément avec ces sentiments. »
Mozambique : « nouvelle page de l’histoire »
« Une nouvelle page de l’histoire du Mozambique s’est ouverte très récemment », a-t-il affirmé : « grâce à la bonne volonté des parties, un nouvel accord de paix a été conclu. »
L’histoire du pays « a été très complexe, très troublée », a rappelé le secrétaire d’État : « dans tout cela, l’Église a beaucoup souffert. Maintenant, il y a eu des progrès, des développements, une reconnaissance du rôle de l’Église, de la liberté religieuse et ce désir de paix qui s’est manifesté ».
« Le pape, a expliqué le cardinal Parolin, va souligner l’importance du dialogue en général, mais surtout par rapport à la situation du pays. » Il s’agit de « renoncer une fois pour toutes à la logique des armes, à la logique de la violence comme méthode de résolution et de solution des conflits, aux différences qui existent entre les uns et les autres et, au contraire, (d’)invoquer sérieusement la voie de l’écoute mutuelle, celle de la collaboration, celle de la coopération pour le développement intégral des populations. » « C’est ce que le pape nous demande, a-t-il souligné : une nouvelle mentalité, une nouvelle approche de ces situations. »
Madagascar : offrir un avenir aux jeunes
Madagascar, a dit le cardinal, est « un pays jeune qui fait face à beaucoup de défis ». « Le premier défi, a-t-il expliqué, est précisément celui de la jeunesse, car c’est un pays qui doit offrir des opportunités, de la croissance et un avenir à de nombreux jeunes. Ensuite, la pauvreté : il est nécessaire de combler le grand fossé entre les quelques nantis et la grande majorité de la population qui se trouvent dans une situation de besoin. »
Le cardinal espère « que la visite du pape donnera une impulsion à cet effort pour trouver les moyens d’offrir à tous, mais surtout aux nombreux jeunes, cette possibilité de développement et d’avenir ».
Quant à la situation de l’Église dans le pays, le secrétaire d’État a rappelé qu’elle « est aussi pauvre, mais en même temps elle s’efforce d’être une présence significative, surtout à travers ses institutions d’aide, ses institutions éducatives : être un signe d’espérance pour la population ». « Là aussi, a-t-il souligné, le pape va renforcer cet engagement et cet effort de l’Église. »
Île Maurice : « culture de la rencontre »
« La culture de la rencontre » sera au centre du voyage du pape à Maurice, a dit le cardinal Parolin : « précisément en raison de la composition de l’île : une composition multiethnique, multireligieuse et multiculturelle ».
« Cet aspect de la rencontre entre les différences, a-t-il expliqué, devient particulièrement évident … pour surmonter toutes les formes de discrimination : par exemple la dimension de l’ouverture aux migrants qui viennent d’ailleurs pour chercher une meilleure qualité de vie. Et puis ce dialogue aussi entre les différentes religions, un dialogue qui doit servir à collaborer pour aborder et résoudre les problèmes de la société et du monde en général. »
Afrique : la responsabilité des Africains et l’attention de la communauté internationale
À la fin de l’interview, le secrétaire d’État a souligné « les lignes fondamentales de toute approche de l’Afrique ». « La première, a-t-il dit, est que les Africains doivent être conscients de leur responsabilité dans la recherche de solutions aux problèmes locaux, au sein de leurs sociétés, au sein de leurs États. » « Le destin de l’Afrique, son avenir, a-t-il souligné, est entre les mains des Africains. »
« L’autre espérance, a poursuivi le cardinal, est celle de l’attention de la communauté internationale. L’Afrique a besoin d’amis de l’Afrique, non pas de personnes intéressées qui la regardent avec des yeux intéressés, mais de personnes qui essaient vraiment d’aider ce continent à mettre en œuvre toutes ses ressources, toutes ses forces pour progresser, pour avancer. »
« Je suis heureux de ce voyage, je suis heureux d’accompagner le Saint-Père en Afrique, a affirmé le cardinal Parolin. L’Afrique a été ma première expérience, même si ce fut l’Afrique de l’Ouest et non l’Afrique de l’Est, mais une partie de mon cœur est restée attachée à ce continent, alors je pars très volontiers. »
Nonces apostoliques © Vatican Media
Mozambique, Madagascar, Île Maurice : le pape soulignera « les signes d'espérance »
Le cardinal Parolin présente le voyage du pape