Le Saint-Siège a une nouvelle fois appelé l’ONU à faciliter les négociations pour résoudre les conflits en cours, en particulier au Moyen-Orient, le 22 septembre 2016. Lors de la 71e Session de l’Assemblée générale à New York, le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin a encouragé à ne pas se résigner face aux guerres et au terrorisme qui ne doivent pas être la « normalité ».
Évoquant les objectifs de développement durable, le « numéro 2 » du Vatican a souligné que le développement humain intégral « ne peut pas être imposé » : « les hommes et les femmes, en tant qu’individus, doivent être les principaux agents de l’Agenda 2013. « Les pauvres (…) sont le visage humain du développement durable ».
Le cardinal Parolin a assuré, citant le pape François, que « les piliers du développement humain intégral ont une fondation commune, qui est le droit à la vie ». « Sans un respect authentique et absolu pour la vie, il ne peut pas y avoir de développement qui soit vraiment humain, intégral et durable, a-t-il insisté en appelant de ses vœux l’abolition de la peine de mort.
Evoquant les menaces récurrentes de « conflit nucléaire », le secrétaire d’Etat a fait observer que le développement est « impossible sans la paix ». « L’effet énorme et funeste de la guerre est une spirale descendante de laquelle on ne peut échapper », a-t-il ajouté. Et de déplorer les échecs pour réinstaurer la paix en Syrie, en Irak, en Libye, au Soudan du Sud, en Ukraine de l’est.
Le cardinal a évoqué le « fléau du terrorisme » : « ces dernières années nous avons vu les métastases du terrorisme dans tant de parties du monde », avec au Moyen-Orient « d’innombrables actes barbares » et ailleurs « des actes atroces qui ont instillé la peur dans la vie quotidienne ». « Il semble presque que nous ayons accepté le conflit, la guerre et le terrorisme comme faisant partie de la nouvelle normalité ».
Outre l’urgence de cessez-le-feu et de l’accès aux aides humanitaires, le Saint-Siège a plaidé pour « faciliter la négociation avec ceux qui ont une responsabilité directe ou indirecte dans des conflits particuliers », en utilisant « différentes formes de contact et de dialogue ».
Etat de droit et liberté de religion
Le cardinal Parolin a alors fait un état de lieux des dossiers brûlants au Moyen-Orient :
Pour la Syrie, « envahie par toutes sortes de groupes armés », il a notamment demandé à la communauté internationale de n’épargner « aucun effort pour faciliter la fin de la violence et promouvoir les conditions du dialogue visant à trouver une solution politique ». Le Saint-Siège, a–il assuré, « est convaincu que cela est possible étant donné qu’il y a une volonté politique de mettre fin au combat ».
Au sujet du conflit israélo-palestinien, le cardinal a appelé les deux parties à s’abstenir de mesures unilatérales ou illégales « qui pourraient constituer un obstacle à la recherche de la paix et à l’avancement de la solution à deux Etats ».
Malgré la vacance de la présidence libanaise, le pays représente « un modèle » pour la région, a estimé le secrétaire d’Etat : chacun des divers groupes ethniques, culturels et religieux y sont « un atout » et « contribuent à une coexistence pacifique ». Pour le Saint-Siège, l’engagement en faveur de l’Etat de droit et de la liberté de religion et de conscience est « la façon la plus efficace de protéger la dignité de tous » au Moyen-Orient.
Quant au « mouvement de masse » de réfugiés et de migrants forcés à émigrer à cause de la violence ou de la dégradation de l’environnement, le cardinal Parolin a souhaité que « les valeurs de solidarité et d’hospitalité envers ceux qui sont dans le besoin » ne faiblissent pas.