« Le Christ vit et reste avec nous. Il montre la lumière de son visage de Ressuscité et n’abandonne pas ceux qui sont dans l’épreuve, dans la souffrance et dans le deuil », déclare le pape François dans son message de Pâques, ce dimanche 21 avril 2019, depuis la loggia des bénédictions de la basilique Saint-Pierre: il cite sa lettre aux jeunes « Christus Vivit ».
Le pape s’est exprimé après la messe de Pâques, devant quelque 70 000 personnes.
Le commerce des armes
Un message qui touchera les catholiques et à toutes les victimes qui ont perdu la vie en ce dimanche de Pâques dans une série de 8 attentats terroristes au Sri Lanka. Un pays que le pape a visité en janvier 2015: il a canonisé le premier saint du pays, Joseph Vaz (1651-1711), lors d’une messe qui a rassemblé un million de personnes à colombo, le 14 janvier. Le pape a exprimé sa proximité avec eux après la bénédiction « Urbi et Orbi » (sur la Ville de Rome et sur le Monde).
Le pape a également fustigé le commerce des armes, en souhaitant que le Christ « qui nous donne sa paix, fasse cesser le bruit des armes, aussi bien dans les situations de guerre que dans nos villes, et qu’il inspire les gouvernants des Nations afin qu’ils s’engagent à mettre fin à la course aux armements et à la diffusion préoccupante des armes, surtout dans les pays économiquement plus développés ».
Une nouvelle fois, le pape a invité à ne pas rester indifférents devant la souffrance et à « construire des ponts »: « Face aux nombreuses souffrances de notre temps, que le Seigneur de la vie ne nous trouve pas froids et indifférents. Qu’il fasse de nous des constructeurs de ponts et non pas de murs. »
Tour du monde spirituel pour la paix
Le pape a plaidé pour tous les défavorisés du monde: « Que le Ressuscité, qui a ouvert tout grand les portes du sépulcre, ouvre nos cœurs aux besoins des personnes défavorisées et sans défense, des pauvres, des sans emploi, des personnes marginalisées, de ceux qui frappent à notre porte à la recherche de pain, d’un refuge et de la reconnaissance de leur dignité. »
Dans son tour du monde spirituel, le pape cite en premier « le bien-aimé peuple syrien, victime d’un conflit qui perdure », puis le Moyen-Orient, les Israéliens et les Palestiniens, la Jordanie et le Liban, le Yémen, la Libye, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Nigéria et le Cameroun, le Soudan et le Soudan du Sud, l’Ukraine, le peuple vénézuélien, le Nicaragua.
« Chers frères et sœurs, le Christ vit! Il est espérance et jeunesse pour chacun d’entre nous et pour le monde entier. Laissons-nous renouveler par lui! Bonne Pâques! », a conclu le pape.
Le pape avait auparavant présidé, à 10h, la Messe de Pâques Place Saint-Pierre, en présence de dizaines de milliers de personnes, avec le rite du « Surrexit Domine » et l’ouverture de du triptyque de l’icône du Ressuscité, fleurie par des fleuristes des Pays-Bas. Il a ensuite fait le tour de la place en « papamobile » pour saluer la foule, dont de nombreux jeunes.
N’ayez pas peur!
Il a ensuite donné la bénédiction « Urbi et Orbi » – sur la Ville de Rome et sur le Monde -, qui confère l’indulgence plénière des conséquences des péchés, aux conditions prévues par l’Eglise, de conversion personnelle, de participation aux sacrements, et de prière, notamment aux intentions du pape. Elle a été annoncée par le cardinal italien « proto-diacre », Renato Raffaele Martino.
Le pape a également publié deux tweets dans la matinée: « La résurrection du Christ est la vraie espérance du monde. Joyeuse #Pâques ! »
Il a invité à ne pas « avoir peur »: « Aujourd’hui nous contemplons le tombeau vide du Christ et écoutons les paroles de l’ange : « N’ayez pas peur ! Il est ressuscité ! » #Pâques ».
Voici la traduction officielle en français du message prononcé en italien (c’est nous qui soulignons).
AB
Chers frères et sœurs, bonne fête de Pâques!
Aujourd’hui l’Église renouvelle l’annonce des premiers disciples: ‘‘Jésus est ressuscité’’. Et de bouche en bouche, de cœur en cœur, elle rappelle l’invitation à la louange: ‘‘Alléluia… Alléluia’’. Ce matin de Pâques, jeunesse éternelle de l’Église et de l’humanité tout entière, je voudrais adresser à chacun d’entre vous les premières paroles de la récente Exhortation apostolique consacrée en particulier aux jeunes:
«Il vit, le Christ, notre espérance et il est la plus belle jeunesse de ce monde. Tout ce qu’il touche devient jeune, devient nouveau, se remplit de vie. Les premières paroles que je voudrais adresser à chacun des jeunes chrétiens sont donc : Il vit et il te veut vivant ! Il est en toi, il est avec toi et jamais ne t’abandonne. Tu as beau t’éloigner, le Ressuscité est là, t’appelant et t’attendant pour recommencer. Quand tu te sens vieilli par la tristesse, les rancœurs, les peurs, les doutes ou les échecs, il sera toujours là pour te redonner force et espérance» (Christus vivit, nn. 1-2).
Chers frères et sœurs, ce message est adressé en même temps à chaque personne et au monde entier. La Résurrection du Christ est le début d’une vie nouvelle pour chaque homme et chaque femme, parce que le vrai renouvellement part toujours du cœur, de la conscience. Mais Pâques est aussi le début du monde nouveau, libéré de l’esclavage du péché et de la mort: le monde finalement ouvert au Royaume de Dieu, Royaume d’amour, de paix et de fraternité.
Le Christ vit et reste avec nous. Il montre la lumière de son visage de Ressuscité et n’abandonne pas ceux qui sont dans l’épreuve, dans la souffrance et dans le deuil. Que Lui, le Vivant, soit espérance pour le bien-aimé peuple syrien, victime d’un conflit qui perdure, et qui risque de nous trouver toujours davantage résignés et même indifférents. C’est plutôt le moment de renouveler l’engagement pour une solution politique qui réponde aux justes aspirations de liberté, de paix et de justice, qui affronte la crise humanitaire et favorise le retour en sécurité des personnes déplacées et de celles qui se sont réfugiées dans les pays limitrophes, surtout au Liban et en Jordanie.
Pâques nous porte à tourner le regard vers le Moyen-Orient, déchiré par des divisions et des tensions continues. Que les chrétiens dans la région, avec une persévérance patiente, témoignent du Seigneur ressuscité et de la victoire de la vie sur la mort. J’ai une pensée particulière pour la population du Yémen, en particulier pour les enfants épuisés par la faim et la guerre. Que la lumière pascale éclaire tous les gouvernants et tous les peuples du Moyen-Orient, à commencer par les Israéliens et les Palestiniens, et les incite à soulager tant de souffrances et à poursuivre un avenir de paix et de stabilité.
Que les armes cessent d’ensanglanter la Libye où, de nouveau, des personnes sans défense meurent ces dernières semaines et où de nombreuses familles sont contraintes à quitter leurs propres maisons. J’exhorte les parties concernées à choisir le dialogue plutôt que l’oppression, en évitant que s’ouvrent à nouveau les blessures d’une décennie de conflits et d’instabilité politique.
Que le Christ Vivant donne sa paix à tout le bien-aimé continent africain, encore parsemé de tensions sociales, de conflits et parfois d’extrémismes violents qui provoquent l’insécurité, la destruction et la mort, surtout au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Nigéria et au Cameroun. Ma pensée va également au Soudan, qui traverse un moment d’incertitude politique et où je souhaite que toutes les instances puissent s’exprimer et que chacun s’efforce de permettre au pays de trouver la liberté, le développement et le bien-être auxquels il aspire depuis longtemps.
Que le Seigneur ressuscité accompagne les efforts accomplis par les Autorités civiles et religieuses au Soudan du Sud, soutenues par les fruits de la retraite spirituelle vécue il y a quelques jours ici au Vatican. Puisse s’ouvrir une nouvelle page de l’histoire du pays, dans laquelle toutes les composantes politiques, sociales et religieuses s’engagent activement pour le bien-être commun et la réconciliation de la Nation.
Lors de cette fête de Pâques que trouve du réconfort la population des régions orientales de l’Ukraine, qui continue de souffrir du conflit encore en cours. Que le Seigneur encourage les initiatives humanitaires et celles visant à atteindre une paix durable.
Que la joie de la Résurrection remplisse les cœurs de ceux qui, sur le continent américain, subissent les conséquences de situations politiques et économiques difficiles. Je pense en particulier au peuple vénézuélien: à beaucoup de personnes privées des conditions minimales pour mener une vie digne et sûre, à cause d’une crise qui perdure et s’approfondit. Que le Seigneur donne à ceux qui ont des responsabilités politiques d’œuvrer pour mettre fin aux injustices sociales, aux abus ainsi qu’aux violences et de faire des pas concrets permettant de guérir les divisions et d’offrir à la population les aides dont elle a besoin.
Que le Seigneur ressuscité éclaire les efforts qui se font au Nicaragua en vue de trouver au plus tôt une solution pacifique et négociée au bénéfice de tous les nicaraguayens.
Face aux nombreuses souffrances de notre temps, que le Seigneur de la vie ne nous trouve pas froids et indifférents. Qu’il fasse de nous des constructeurs de ponts et non pas de murs. Lui, qui nous donne sa paix, qu’il fasse cesser le bruit des armes, aussi bien dans les situations de guerre que dans nos villes, et qu’il inspire les gouvernants des Nations afin qu’ils s’engagent à mettre fin à la course aux armements et à la diffusion préoccupante des armes, surtout dans les pays économiquement plus développés.
Que le Ressuscité, qui a ouvert tout grand les portes du sépulcre, ouvre nos cœurs aux besoins des personnes défavorisées et sans défense, des pauvres, des sans emploi, des personnes marginalisées, de ceux qui frappent à notre porte à la recherche de pain, d’un refuge et de la reconnaissance de leur dignité.
Chers frères et sœurs, le Christ vit! Il est espérance et jeunesse pour chacun d’entre nous et pour le monde entier. Laissons-nous renouveler par lui! Bonne Pâques!
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