« Les femmes en position de leadership dans l’Église contribuent de manière décisive à briser les cercles cléricaux fermés ». C’est ce qu’affirme le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising et président de la Conférence épiscopale allemande, dans un article intitulé « C’est vraiment maintenant », publié dans le mensuel de L’Osservatore Romano « Femmes, Eglise, monde », de janvier 2019.
Il souhaite aussi offrir « des orientations dans les débats sociaux sur des questions importantes de l’humanité comme la sexualité, le rôle des femmes et des hommes et la manière selon laquelle se modèlent les relations humaines ».
Voici notre traduction de morceaux choisis de sa tribune.
C’est vraiment maintenant !
En 2013, les évêques allemands se sont engagés, dans une déclaration, à augmenter sensiblement le nombre des femmes dans des rôles de leadership dans l’Église accessibles à tous les laïcs, à approfondir du point de vue théologique et pastoral la participation des femmes (et des laïcs en général) aux tâches de leadership de l’Église et à promouvoir une pastorale sensible aux genres dans la théologie et dans la pratique.
Afin de mettre cette déclaration en pratique, différents projets ont été lancés.
En 2015, les évêques allemands se sont confrontés théologiquement dans « Gemeinsam Kirche sein » (être Église ensemble) aux questions du leadership y compris par des femmes dans l’Église. Un programme de tutorat a… préparé une centaine de femmes à une tâche de leadership dans l’Église.
Au cours d’une journée d’études, les évêques allemands se sont occupés du débat sur le genre (…). La grande étude de 2018 « Abus sexuels à l’égard de mineurs par des prêtres, diacres et membres d’Ordres catholiques dans le cadre de la Conférence épiscopale allemande » indique surtout « des structures cléricales et une gestion cléricale dans l’Église catholique » qui ont contribué à des abus sexuels aussi massifs et à leur dissimulation dans l’Église. Les femmes en position de leadership dans l’Église contribuent de manière décisive à briser les cercles cléricaux fermés.
Si, comme le demande l’Instrumentum laboris, l’Église veut promouvoir la dignité de la femme (cf. n. 158), il ne suffit alors pas de répéter les textes pertinents du Magistère. Nous devons affronter les demandes des jeunes, souvent incommodes et impatientes, d’égalité des femmes aussi dans l’Église. Nous ne pouvons plus nous tenir simplement en dehors des discours du présent et nous devons apprendre à nouveau une culture de la confrontation, pour nous insérer en argumentant et en offrant des orientations dans les débats sociaux sur des questions importantes de l’humanité comme la sexualité, le rôle des femmes et des hommes et la manière selon laquelle se modèlent les relations humaines. Et, pour l’amour de la crédibilité, nous devons impliquer encore plus les femmes dans les tâches de leadership à tous les niveaux de l’Église, de la paroisse au diocèse, à la conférence épiscopale et aussi au Vatican lui-même. Nous devons le vouloir vraiment et aussi le mettre en pratique !
L’impression que, quand il s’agit de pouvoir, l’Église est au fond une Église d’hommes, doit être surmontée dans l’Église universelle, et aussi ici, au Vatican. Sinon, les jeunes femmes ne trouveront pas chez nous de véritable possibilité de réalisation. C’est vraiment maintenant!
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat