« La visite du pape apportera la paix, qui n’est pas seulement l’absence de conflit, mais qui est aussi la justice et surtout la paix intérieure, la paix avec ceux qui sont à côté de nous, la paix pour reprendre contact avec Dieu. »
C’est ce qu’affirme Mgr Rosario Vella, salésien, évêque de Moramanga, au nord de Madagascar, l’île ou le pape François se rendra les 7 et 8 septembre 2019, au cours de son 31e voyage apostolique en Afrique, indique Vatican News. Le pape ira également au Mozambique et à l’île Maurice.
« Il y a partout un grand enthousiasme, une grande joie, poursuit Mgr Vella. Tout le monde attend cette visite comme un moment de grâce parce que, dans la mentalité malgache, c’est extraordinaire de recevoir la bénédiction de celui qui a un contact particulier avec le Seigneur, le Dieu Créateur. »
« Nous attendons du pape une aide pour nous sentir membres de l’Église universelle, déclare à son tour le p. Simone Franceschini, arrivé sur l’île il y a un an et demi comme prêtre ‘fidei donum’ du diocèse de Reggio Emilia. Nous sommes sur une île. C’est vrai qu’aujourd’hui, même Internet arrive ici avec par conséquent une certaine conscience que le monde est grand, mais beaucoup de gens sur l’île ne savent pas vraiment là où se trouve Madagascar. Il y a des personnes qui n’ont jamais vu la mer. Je crois que la venue du pape ici les aide à comprendre que l’Église n’est pas simplement quelque chose qui appartient à ce pays, mais que la grandeur de l’Église catholique est universelle. »
Les initiatives de préparation à la visite du pape « sont nombreuses », raconte Mgr Vella : 3000 personnes de son diocèse, « malgré la pauvreté et la distance », iront à Antananarivo pour la veillée et la messe avec le pape.
Pour la venue du pape, ajoute-t-il, « il y aura des personnes de différentes religions dans la même voiture, dans le même car, parce qu’ils veulent recevoir cette bénédiction et écouter le message du pape ».
« Nous prions tous les jours pour la venue du pape, il y a une attente vraiment très forte, confie le p. Franceschini : tous les jours à la messe, on rappelle cet événement. Quelque soixante-dix personnes de notre paroisse participeront à la rencontre avec le pape. »
La vie à Madagascar n’est pas facile : « La pauvreté augmente énormément, témoigne Mgr Vella. Le fossé entre les riches (…) et les pauvres est immense. La corruption augmente à tous les niveaux – et c’est un véritable cancer. »
L’Église, quant à elle, poursuit Mgr Vella, « depuis toujours », « a été d’une part un peu la conscience critique pour les politiques ou pour ceux qui ont une responsabilité dans la société ; en même temps, elle cherche à être proche des gens, très humblement ». « Nous avons énormément d’écoles où nous enseignons, raconte-t-il, les prêtres, les sœurs, les familles religieuses cherchent à être avec les gens. Nous avons des dispensaires et même des petits hôpitaux, nous lançons des projets agricoles, nous nous occupons des personnes âgées, handicapées, aveugles, de tous ceux qui en ont besoin. »
Le père Franceschini raconte une initiative qui a eu lieu son diocèse : « Dans notre région, dit-il, la foi a commencé à se diffuser il y a une centaine d’années. C’est donc une foi encore très jeune. » « Cette année, explique-t-il, est née une Eglise nouvelle dans la zone de la ‘brousse’, dans la campagne. Il y avait une famille qui s’y était installée depuis quelques années, elle avait commencé depuis quelque temps à prier dans une chapelle qu’elle avait construite pour le quartier. L’évêque leur a donné la possibilité de devenir une véritable église ; nous allons y célébrer la messe environ une fois par mois. Grâce à eux, beaucoup se sont approchés de la foi. Cette année, nous aurons une quarantaine de baptêmes de jeunes, d’enfants et d’adultes grâce à l’invitation de cette famille qui aime et qui invite à la prière. »
Les catholiques malgaches (35% de la population du pays) ont de bonnes relations avec les représentants d’autres religions, estime Mgr Vella : « Une coexistence pacifique et une collaboration discrète, mais il faut faire encore bien des pas en avant pour que cette collaboration soit plus concrète et porte beaucoup d’autres fruits. Nous faisons la prière ensemble, nous nous rassemblons ; quand il y a un deuil, les catholiques comme les protestants ou les personnes appartenant à d’autres Églises viennent ; quand il y a une joie, nous nous invitons mutuellement à la partager. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
Stade Mahamasina, Antananarivo, Madagascar © Wikimedia Commons / Bernard Gagnon
Madagascar : "la visite du pape apportera la paix", par Mgr Rosario Vella
« Nous attendons du pape une aide pour nous sentir membres de l’Église universelle »