Lutte contre le trafic d'êtres humains : Ban Ki-Moon au Vatican le 28 avril

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Rencontre avec le pape et sommet avec des leaders religieux

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Le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, sera au Vatican le 28 avril 2015, pour rencontrer le pape François et participer à un sommet avec des leaders religieux, dans le cadre de la lutte contre le trafic d’êtres humains.

Mme Margaret Archer, présidente de l’Académie pontificale des sciences sociales – qui fait partie des organisateurs de ce Sommet – a annoncé cet événement ce mardi matin, 21 avril, au cours de la Conférence de conclusion de l’assemblée plénière du dicastère sur le thème « Trafics d’êtres humains : questions au-delà de la criminalisation » (“Human trafficking: Issues beyond criminalization” 17-21 avril).

Ban Ki-Moon au Vatican

Le Saint-Siège entend demander à l’ONU d’inscrire « l’élimination du trafic d’êtres humains et de ses substituts : travail forcé, prostitution, trafic d’organe, servitude domestique… » à part entière dans les objectifs de développement durable (ODD) après-2015, a précisé Mme Archer.

« Le 28 avril, Ban Ki-moon rencontrera le pape François et il participera à un sommet avec des leaders religieux… Nous partagerons avec lui nos recommandations pour réduire le problème du trafic d’êtres humains », dont les profits illégaux sont estimés à 150 milliards de dollars.

Mme Archer a raconté avec humour la genèse du travail de l’Académie sur cette question : « Depuis 20 ans, nous avons produit d’énormes livres chaque année, des livres illisibles, entièrement académiques, qui ont surtout pris la poussière sans avoir beaucoup d’impact… ».

Mais à l’élection du pape François, « nous avons senti que nous pouvions êtes utiles : nous lui avons écrit une lettre polie, demandant quel service pouvait-on rendre à l’Eglise… En mai 2013, notre chancelier Mgr Marcelo Sánchez Sorondo a reçu une petite note signée du pape en espagnol, au dos d’une enveloppe : « Je pense qu’il sera bon d’examiner le trafic d’êtres humains et l’esclavage moderne. Le trafic d’organes peut se traiter en connexion avec la traite des personnes. Merci beaucoup. » »

Rassembler les groupes existants

« Nous avons commencé tout de suite », a poursuivi Mme Archer : le dicastère a organisé des rencontres avec Interpol et Europol, dont les responsables, plein de « bonne volonté », « extrêmement serviables » et « très ouverts », ont exposé leurs « techniques de détection » des trafics.

Puis a suivi une rencontre avec « des jeunes très enthousiastes », et enfin avec des leaders religieux qui ont signé une Déclaration conjointe le 2 décembre 2014 au Vatican : le trafic est en effet un thème qui touche « au-delà des différences » et qui concerne « tout le monde, religieux, agnostiques… ».

L’Académie pontificale n’a certes pas « inventé ce mouvement », mais « les groupes existants n’étaient pas reliés entre eux », a précisé Mme Archer : un des objectifs est donc « de les rassembler et de faire du trafic humain une offense morale et criminelle, dans le monde entier ».

Plus de protection des victimes

Durant l’Assemblée plénière, les participants ont souligné la nécessité d’une « criminalisation » plus affirmée, « plus efficace », afin que les trafiquants soient « davantage pénalisés ».

Mais cela n’est « pas suffisant pour éliminer le trafic », a ajouté Mme Archer : « Là où il y a une demande, un profit, cela continuera ». Il faut donc « travailler du côté de la demande » : « comment la réduire ? », se sont demandés les participants.

Ils ont plaidé par ailleurs pour une meilleure protection des victimes qui acceptent de témoigner contre leurs bourreaux : « Quand le jugement est terminé, ces personnes sont renvoyées chez elles, rapatriées dans leur pays… Mais elles sont en danger : leur famille peut-être à l’origine de leur rencontre avec les trafiquants (près de 50% des victimes selon les statistiques) ; en outre, ces victimes en savent trop, et les « gros poissons » sont toujours en liberté… » 

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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