« Rappelez-vous que j’ai toujours obéi»: le président de la conférence épiscopale italienne, le cardinal Gualtiero Bassetti, évoque « l’humanisme chrétien » de don Lorenzo Milani, et de don Mazzolari pour la télévision catholique italienne TV2000. Et il souligne l’obéissance don Milani, à l’image de celle de l’apôtre Pierre, lui qui était juif par sa mère: elle l’a toujours soutenu. Et lorsqu’elle devait venir le trouver à Barbiana, il recommandait aux enfants de l’école de se comporter en bons « chrétiens » pour édifier la maman « juive ».
« S’il n’avait pas été très obéissant, la visite du pape François à Barbiana n’aurait pas de sens, parce qu’il aurait été un des nombreux prêtres courageux, anticonformistes, qui se sont distingués avec un caractère extrêmement fort. Mais don Milani n’est rien de tout cela. Don Milani est un homme d’une fidélité absolue à l’Eglise et à sa conscience. Mais sa conception de l’obéissance n’est pas légaliste. Don Milani n’a jamais renoncé un seul instant à être un prêtre, comme don Primo : ils l’ont été à fond. Pour cela, (…) ils n’ont pas été des communistes comme certains les ont définis. (…) Il a enseigné ce type d’obéissance avant tout à la Parole de Dieu (…). François va à vénérer la tombe de deux prêtres si différents mais significatifs pour l’Eglise. »
Don Milan, a insisté le cardinal Bassetti a eu « le courage de dire la vérité, sans désobéir à l’Eglise », mais en sachant qu’il faut « obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ».
Don Milani est « saint » même sans canonisation, déclare le cardinal italien, qui le décrit comme « vacciné par l’Esprit Saint, en dépit de son caractère peu commode. Ce n’est pas nécessaire qu’il fasse des miracles, sa vie est un miracle ».
Et il raconte sa visite « clandestine » à don Milani, avec un compagnon de séminaire : don Milani leur a demandé s’ils avaient demandé la permission. « Rappelez-vous que j’ai toujours obéi ! »
Au moment où le pape François se rend sur la tombe de don Milani, ce mardi 20 juin 2017, le cardinal Bassetti rappelle que don Milani, devenu catholique, était juif de mère, et il avait « la référence de Moïse, d’Abraham, et en tant que prêtre catholique de Pierre », pour qui la figure du pape et de l’évêque étaient incontournables.
« Le geste du pape est très grand. Il appelle l’attention en en disant : ces prêtres, ces hommes, Mazzolari et Milani, ont encore quelque chose à nous enseigner. François c’est l’homme des signes. Il accomplit un signe exemplaire. Il le fait en tant que pasteur de toute l’Eglise afin que nous le suivions. Et le fait de se rendre sur les tombes de ces deux prêtres à Barbiana et à Bozzolo est exemplaire. »
Le cardinal Bassetti fait observer que dans l’action pastorale du pape François « il y a beaucoup de don Mazzolari et de don Milani. C’est pour cela que je me réjouis que le pape aille à Barbiana et Bozzolo. Don Milani je l’ai toujours estimé et aimé. C’est quasi un magistère. Le pape y va et il dit: « Ce sont deux prêtres authentiques, ce sont deux modèles qui peuvent être (…) reproposés aussi aujourd’hui à l’Eglise. »
La vidéo de l’entretien se trouve, en italien ici.
Alice Weiss et Albano Milani, parents de don Milani © Fondazione Milani
L’obéissance de don Milani, par le card. Bassetti
Et le soutien de sa maman, juive