« Serviteur de Dieu et de l’humanité » : c’est le titre d’une nouvelle biographie du pape émérite Benoît XVI publiée en italien par Elio Guerriero, écrivain et théologien, aux Editions Mondadori. Le texte s’honore de la préface du pape François, témoignage de leur proximité fraternelle, et d’un entretien du pape émérite avec l’auteur de la biographie qui souligne l’héritage de Joseph Ratzinger: pas seulement un pontificat de huit années (2005-2013)
Elio Guerriero explique au micro de Radio Vatican en italien comment lui est venue l’idée de cette biographie : « C’est au moment de sa démission que j’ai vraiment senti l’exigence d’écrire ce livre, après le choc que la nouvelle avait produit dans la vie de l’Eglise, et auquel les médias avaient donné une tournure démesurée. Je savais que la décision du pape Benoît XVI de se retirer venait de sa profonde conception du service avec lequel il avait affronté le ministère de Pierre. Et de son point de vue, l’idée était très claire et très simple. Il remplissait un service: dès l’instant où il n’aurait plus eu la force suffisante pour l’assumer, il aurait senti non seulement le désir mais le devoir d’y renoncer, tout en restant – pour ce qui est de l’aspect sacramentel – évêque émérite de Rome. »
Lors de l’audience générale du 27 février 2013, le pape Benoît XVI a expliqué sa décision en disant: « Je ne descends pas de la croix. Je reste dans l’enclos de Saint Pierre ». Elio Guerriero estime ces paroles particulièrement significatives : « Ce qui est extrêmement important c’est le fait que Benoît XVI continue à vivre et à témoigner cette nouvelle disponibilité: « J’ai prié, j’ai médité, j’ai senti le devoir de… » Et, comme le pape François l’a dit plusieurs fois aussi, il vit tout ça avec une très grande sérénité. A mon avis, il n’y a pas preuve plus convaincante pour les fidèles, mais aussi pour l’humanité entière, que cette sérénité, cette amitié et cette communion avec son successeur. Le pape François écrit dans la préface de mon livre: « C’est la première fois que se présente la possibilité d’un pape et d’un pape émérite ». Mais puisque tous les deux s’aiment bien, qu’ils sont bien ensemble et donnent un témoigne de fraternité, c’est quelque chose d’extrêmement beau pour la vie de l’Eglise. Et un témoignage, comme je le disais, rendu au monde entier. »
Joseph Ratzinger laisse un héritage important à la vie de l’Eglise aussi comme préfet de la doctrine de la foi, comme théologien, estime son nouveau biographe : « J’ai un exemple à vous donner, peut-être celui qui a fait le plus de bruit: le Catéchisme de l’Eglise catholique. Si vous souvenez bien, à l’époque, il y avait tout un courant qui était contre cette synthèse. Et bien tant Jean Paul II que le cardinal Ratzinger, à l’époque, sentirent le besoin de donner cette synthèse sur la foi, pour remplir exactement le devoir pétrinien de tenir l’Eglise unie. Ce catéchisme – qui fut pensé, dirigé et en partie guidé par la plume de Ratzinger – est un legs qui restera longtemps dans la vie de l’Eglise, pendant des décennies, voire des siècles. »
