Brunor © Brunor

Brunor © Courtoisie de Brunor

Les Hébreux ont dédivinisé le monde, par Brunor

Print Friendly, PDF & Email

Episode 65

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Résumé : Depuis plus de 2 000 ans, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, nous pouvons confronter au réel tous les grands courants de la pensée humaine qui se sont exprimés sur leur compréhension du Monde…

En effet, toutes ces représentations du Monde, ou paradigmes (du grec paradeigma : « modèle »), recueillis depuis un bon bout de temps, peuvent aujourd’hui être authentifiés, restaurés, traduits, datés, et surtout comparés. Analyse qui nous permet de constater qu’ils partagent parfois des points communs, (le Soleil et les astres généralement divinisés, les océans, fleuves, volcans, montagnes grands arbres, sous-sols, etc., ainsi que les forces naturelles, foudre, grêle, vents et tornades…). Bref, ce qui étonne les spécialistes qui analysent et comparent les courants religieux de l’Antiquité, c’est l’originalité exceptionnelle d’une petit groupe situé au Moyen-Orient : les Hébreux.

Ces Hébreux, en effet, depuis celui qu’ils identifient comme leur Père fondateur : Abraham, ont progressivement refusé de diviniser tout cela. Ils ont opéré une dédivinisation de tout ce que leurs voisins appelaient dieux ou déesses, accomplissant ainsi le même travail que celui produit au long des siècles suivants par les sciences et les progrès de la connaissance. C’est une véritable subversion, une libération des fausses croyances qu’ils ont opérée chez eux, à commencer par le refus définitif de la pratique criminelle du sacrifice humain (1). Pourtant, selon leurs propres récits, le patriarche Abraham venait d’une culture chaldéenne où le sacrifice du premier-né était monnaie courante, en vue de se concilier les faveurs des dieux. C’est ainsi qu’Abraham croit comprendre qu’« Elohim » lui demande de sacrifier son enfant Isaac. Il « croit comprendre », car dans le texte hébreu de la Bible hébraïque, Elohim (la divinité) ne lui a pas demandé de sacrifier son fils, mais de monter avec son fils sur la montagne.

Il faut lire ou relire le magnifique ouvrage de Marie Balmary Le sacrifice interdit pour comprendre que c’est Abraham qui a interprété cette demande d’Elohim comme une exigence de sacrifice humain, car en réalité ces mots « pour sacrifier ton fils » ne sont pas dans le texte original. Pour une raison qui nous échappe, ils ont été ajoutés dans la traduction française (et d’autres également…). Sans doute les traducteurs ont-ils cru, comme Abraham, qu’Elohim exigeait le sacrifice de son premier-né, puisque selon la religion chaldéenne d’où il vient, la pratique de ce sacrifice est courante et donc normale. On sait bien que finalement le Dieu Unique a fait comprendre à ce père que désormais, les sacrifices humains seront interdits car ils sont « une abomination ». Et heureusement, Abraham l’écoute et renonce à cette pratique si chère à la tradition de ses pères. Bien entendu, tout cela est facile à vérifier, comme tous nos indices, avec une Bible hébraïque et un traducteur compétent.

Mais le peuple hébreu va continuer de nous étonner, avec son propre paradigme qui commence très fort en se démarquant de pratiquement tous les autres : plus jamais de sacrifices humains !

(A suivre…)

Brunor

(1)    Voir le premier album : Le Mystère du Soleil froid (Brunor éditions).
Le nouvel album de la série « Les Indices pensables » est paru :
Le Secret de l’ADAM inachevé, Brunor éditions, distribution Salvator, nov. 2015, 15 €.

Share this Entry

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel