Rév. Martin Junge et card. Koch

Le Rév. Martin Junge (à gauche) et le Cardinal Koch. Photo: LWF/S. Gallay

L'engagement chrétien en faveur de la paix commence par la réconciliation des chrétiens, affirme le card. Koch

Réflexion sur « l’engagement œcuménique » dans L’Osservatore Romano

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« L’engagement œcuménique est essentiellement un travail de réconciliation », affirme le cardinal Kurt Koch : « L’engagement chrétien en faveur de la réconciliation dans le monde commence par la réconciliation des chrétiens et des Églises chrétiennes. »
Le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens dresse un bilan du travail œcuménique de l’Église catholique avec les orthodoxes et les protestants pendant les 50 dernières années dans les pages de L’Osservatore Romano en italien du 16 mars 2017. L’œcuménisme ce sont « les efforts visant à restaurer l’unité des chrétiens », explique-t-il.
« Surmonter » les « divisions du monde chrétien » est « la condition indispensable pour que le christianisme puisse devenir signe et instrument d’unité et de paix pour toute l’humanité », affirme le président du dicastère : « L’engagement chrétien en faveur de la réconciliation dans le monde commence par la réconciliation des chrétiens et des Églises chrétiennes. (…) Les chrétiens ne peuvent contribuer de manière crédible à la réconciliation des peuples que s’ils se rapprochent les uns des autres et parviennent à restaurer l’unité qui a été déchirée. »
Le cardinal voit la Déclaration commune du patriarche œcuménique Athénagoras et du pape Paul VI, signée le 7 décembre 1965, comme « une étape décisive » dans « la réconciliation entre l’Est et l’Ouest ». « Avec cet acte mémorable, écrit-il, le poison de l’excommunication a été retiré de l’organisme ecclésial et le symbole de la division a été remplacé par le symbole de la charité. » Il cite les paroles du patriarche Athénagoras à l’occasion de cet événement : « Nous nous aimons les uns les autres; nous professons la même foi commune; partons ensemble vers la gloire de l’Autel sacré, pour faire la volonté du Seigneur. »
« La réconciliation est également nécessaire à l’égard de la grande division qui s’est produite dans le monde occidental chrétien au XVIe siècle », poursuit le cardinal Koch : « La Réforme, estime-t-il, doit être considérée positivement aussi par les catholiques, comme un processus de réforme de l’Église à travers la redécouverte de l’Évangile de la grâce divine gratuite. »
« Cependant, note-t-il, la réforme n’a pas conduit au renouvellement de toute l’Église; au contraire, l’Église a été divisée. »
Les différents papes, écrit le cardinal, ont « à maintes reprises demandé pardon pour le mal que les catholiques ont causé aux membres d’autres Églises ». Il cite l’exemple du « grand geste pénitentiel du pape Jean-Paul II » ainsi que les paroles du pape François qui, en visitant l’église vaudoise de Turin, a demandé « pardon pour les attitudes et les comportements non-chrétiens, même non-humains » que, dans l’histoire, les catholiques avaient eu contre les vaudois.
Le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens rappelle aussi la Déclaration de 1979 de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), qui reconnaît « que le jugement des réformateurs contre l’Église catholique et la théologie de leur temps n’étaient souvent pas libres de distorsions polémiques, qui, en partie, ont encore un impact sur le présent » et déplore le fait que « nos frères catholiques, à cause de ces représentations controverses, ont été blessés et incompris ».
« La réconciliation, estime le cardinal Koch, exige la reconnaissance de la culpabilité et la volonté de faire pénitence et de purifier la mémoire historique ». « La miséricorde et la réconciliation doivent être en fait les principales perspectives du chemin œcuménique, écrit-il, sur lequel les chrétiens sont poussés par l’amour du Christ. »
Le cardinal rappelle que « la réalisation » du projet œcuménique a été un « grand espoir » de Jean-Paul II. Il « savait, assure-t-il, que nous, les chrétiens, devrions être plus disposés à prendre le chemin de l’unité pour lequel le Christ a prié la veille de sa passion ».
« La valeur de cette unité est énorme », souligne le cardinal. Et de citer Jean-Paul II : « En un certain sens, c’est l’avenir du monde, c’est l’avenir du Royaume de Dieu dans le monde. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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