Mgr Auza, UN-TV capture

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Le Requiem de Mozart à l’ONU en l’honneur des morts de la Première Guerre mondiale

Mgr Auza invite à tirer les leçons du passé

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« Un petit investissement dans cette culture de la paix » : c’est ainsi que Mgr Auza a défini le concert organisé à l’ONU en l’honneur des morts de la Première Guerre mondiale. « Nous nous réunissons avec gravité, a déclaré le nonce apostolique, dans l’espoir d’apprendre des erreurs non seulement qui ont conduit à la Première Guerre mondiale, mais également des leçons tirées de l’armistice lui-même. »

Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège, a prononcé le discours d’ouverture à la représentation du Requiem de Mozart en ré mineur, à l’occasion du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, en commémoration des morts de la guerre et du conflit, au Siège de l’ONU à New-York, le 12 novembre 2018.

Le représentant du Saint-Siège a exprimé le souhait que cette soirée musicale touche les « âmes » et les encourage « à nous aider à travailler ensemble afin que des armistices puissent advenir dans toutes les régions où la guerre et les conflits font encore rage ». Il a aussi formulé le vœu que « le sang de tant de millions de personnes puisse féconder notre engagement à bâtir une culture de la paix durable ».

Voici notre traduction du discours prononcé par Mgr Auza.

HG

Discours d’ouverture prononcé par Mgr Bernardito Auza

Excellences,

Chers Invités,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais vous souhaiter la bienvenue ici ce soir à cette représentation du Requiem de Mozart en ré mineur à l’occasion du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, que la Mission permanente d’observation du Saint-Siège auprès de l’Organisation des Nations Unies a l’honneur de parrainer, conjointement avec le Mountbatten Institute, la Mission permanente d’observation de l’Ordre souverain de Malte et le Prieuré aux États-Unis de l’Ordre de Saint-Jean.

La Première Guerre mondiale a connu un nombre sans précédent de morts et de destructions. Neuf millions de combattants et sept millions de civils ont péri en conséquence directe de la guerre. Des millions de personnes sont mortes des suites de révolutions rendues possibles par la guerre, de questions politiques non résolues et de rivalités qui ont contribué à précipiter la Seconde Guerre mondiale, ainsi que des graves urgences sociales telles que l’épidémie de grippe de 1918, qui n’ont pas pu être combattues de manière adéquate à cause du conflit qui faisait rage.

Un siècle après l’armistice, nous nous rassemblons pour commémorer les victimes de la Grande Guerre et de tant de guerres et de conflits au cours des cent dernières années. Nous nous réunissons avec gravité, dans l’espoir d’apprendre des erreurs non seulement qui ont conduit à la Première Guerre mondiale, mais également des leçons tirées de l’armistice lui-même. Le pape François a mentionné ces leçons au début de cette année dans son discours aux diplomates accrédités près le Saint-Siège.

« Des cendres de la Grande guerre, a-t-il déclaré, nous pouvons tirer deux leçons que, malheureusement, l’humanité n’a pas immédiatement saisies, ce qui a conduit en l’espace de vingt ans à un nouveau conflit, encore plus dévastateur. La première leçon est que la victoire ne signifie jamais humilier un ennemi vaincu. La paix ne se construit pas en vantant le pouvoir du vainqueur sur les vaincus… Ceci nous amène à une deuxième leçon : la paix est consolidée lorsque les nations peuvent débattre de la question sur un pied d’égalité. Cela a été compris il y a cent ans… par le président des États-Unis de l’époque, Woodrow Wilson, qui proposait la création d’une ligue générale des nations dans le but de promouvoir pour tous les États, grands et petits, des garanties mutuelles d’indépendance et d’intégrité territoriale. Cela a jeté les bases théoriques de la diplomatie multilatérale, qui a progressivement acquis au fil du temps un rôle et une influence accrus dans la communauté internationale dans son ensemble ».

Notre travail aux Nations Unies pour prévenir le fléau de la guerre et promouvoir et construire la paix est un fruit de l’arbre né des cendres de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale.

Hier, à l’occasion du centième anniversaire de l’armistice, le pape François s’est entretenu avec des dizaines de milliers de personnes rassemblées sur la place Saint-Pierre et leur a expliqué comment le souvenir de la Première Guerre mondiale devrait conduire le monde à une conversion profonde et urgente.

« La page historique du premier conflit mondial est un avertissement sévère pour tous, a-t-il déclaré, qui consiste à rejeter la culture de la guerre et à rechercher tous les moyens légitimes pour mettre fin aux conflits qui continuent d’ensanglanter plusieurs régions du monde… Alors que nous prions pour les victimes de cette énorme tragédie, nous disons avec force: investissons dans la paix et non dans la guerre. »

Le concert de ce soir, marquant le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, constitue un petit investissement dans cette culture de la paix. Nous sommes très reconnaissants à l’Orchestre symphonique et au Chœur du Conseil des loisirs du personnel des Nations Unies, auquel s’est joint ce soir le Chamber Choir Inspire, pour tout leur travail acharné à faire que cette soirée soit possible et belle.

Les œuvres musicales qu’ils vont jouer et chanter sont parmi les plus émouvantes jamais écrites pour aider les gens à pleurer d’espoir. Barber’s Adagio for Strings est peut-être l’œuvre orchestrale funéraire la plus célèbre du XXe siècle. L’Ave Verum Corpus de Mozart a aidé un nombre incalculable de personnes à trouver un sens à la mort tragique d’êtres chers dans la mort de Jésus de Nazareth sur la Croix. Le Requiem en ré mineur de Mozart met brillamment en musique les paroles de la messe de requiem catholique qui a été utilisée lors des funérailles de millions de soldats et de civils pendant et après la guerre. Et les notes solennelles du Last Post restent, un siècle plus tard, le dernier adieu aux sépultures de soldats des pays du Commonwealth, dans des traditions imitées de très près par d’autres nations.

Cette musique touchera nos âmes et les encouragera à nous aider à travailler ensemble afin que des armistices puissent advenir dans toutes les régions où la guerre et les conflits font encore rage et que le sang de tant de millions de personnes puisse féconder notre engagement à bâtir une culture de la paix durable.

Merci encore une fois d’être venus à cette soirée de réflexion et de commémoration à travers la musique et veuillez vous joindre à moi pour accueillir le chef de l’Orchestre symphonique et le Chœur du Conseil des loisirs du personnel des Nations Unies, M. Predrag Vasić.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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