Reliquaire de Ste Teresa de Calcutta, canonisation, 5 sept. 2016 © capture de Zenit / CTV

Reliquaire de Ste Teresa de Calcutta, canonisation, 5 sept. 2016 © capture de Zenit / CTV

Le reliquaire de sainte Teresa de Calcutta, art et symboles

Décryptage spirituel, par la Postulation de la cause de canonisation

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Alors que les reliques de sainte Teresa de Calcutta peuvent être encore vénérées à Rome les mercredi 7 et jeudi 8 septembre, en l’église San Gregorio al Coelio (non loin du Colisée), la postulation de la cause de canonisation publie cette description du reliquaire que nous avons traduite intégralement.
Ces jours-ci aussi, il est possible, à Rome, de visiter la chambre de Mère Teresa au couvent des Missionnaires de la charité proche de l’église San Gregorio. Les soeurs y ont une maison et une soupe populaire pour les démunis.
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En ce Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, l’Eglise fait la grâce d’élever à la gloire des autels la bienheureuse Teresa de Calcutta, humble messagère du tendre et miséricordieux amour de Dieu. Mère Teresa a écouté la voix du Seigneur Jésus, incarné dans le corps des plus petits et des plus souffrants. Elle s’est laissé séduire par l’Esprit du Christ Crucifié qui, sur la croix, lui murmurait: « J’AI SOIF ». Dans son cheminement, long et difficile, elle n’a jamais cessé de croire que Jésus manifesterait aux plus souffrants son amour tendre et miséricordieux à travers son regard serein et souriant. Elle n’a jamais cessé de croire ce que Jésus a dit: « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40).
Le reliquaire de Mère Teresa à la forme d’une croix, car c’est du gibet de la croix que Jésus a fait entendre sa voix à Mère Teresa, prononçant ces terribles mots: «  J’AI SOIF ». Dans tout lépreux, tout malade, toute personne abandonnée, c’est comme si les sublimes paroles du Christ se répétaient. Car, membres d’un seul même corps : « Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie. » (1 Co 12, 26).
Les œuvres de miséricorde de la bienheureuse Teresa puisent à l’unique amour du Christ. Le dos de la croix a donc été réalisé en un seul morceau, dans un bois de cèdre du Liban, choisi pour sa grande taille et ses qualités symbolisant noblesse, magnificence, majesté et beauté. Raisons pour lesquelles Ezéchiel l’utilise comme symbole du Messie et de la mission de ceux qui deviennent ses disciples. « Ainsi parle le Seigneur Dieu : « À la cime du grand cèdre, je prendrai une tige ; au sommet de sa ramure, j’en cueillerai une toute jeune, et je la planterai moi-même sur une montagne très élevée. Sur la haute montagne d’Israël je la planterai. Elle portera des rameaux, et produira du fruit, elle deviendra un cèdre magnifique. En dessous d’elle habiteront tous les passereaux et toutes sortes d’oiseaux, à l’ombre de ses branches ils habiteront. Alors tous les arbres des champs sauront que Je suis le Seigneur : je renverse l’arbre élevé et relève l’arbre renversé, je fais sécher l’arbre vert et reverdir l’arbre sec. Je suis le Seigneur, j’ai parlé, et je le ferai »  (Ez 17,22-24).
La partie antérieure est réalisée en divers morceaux de bois provenant de personnes et de lieux où la souffrance fait écho aux paroles du Christ gémissant sur la croix: «  J’AI SOIF ».
Ce Christ, c’est celui que la Mère a accueilli dans sa première maison de Calcutta, qui souffre dans les roulottes des camps nomades, sur les bateaux des réfugiés arrivés sur les côtes de Lampedusa. Il est dans le lépreux, dans le jeune, esclave de nouvelles dépendances, dans l’handicapé, les sans défense, les sourds-muets,  les prostituées, les détenus et les personnes âgées seules et abandonnées.
La partie antérieure de la croix est également formée d’un morceau de bois du prie-Dieu d’un confessionnal, emblème du pardon sacramentel, car le pécheur c’est celui qui n’a pas expérimenté l’amour de Dieu, et pour Mère Teresa, c’est le plus pauvre parmi les pauvres. Pour donner de la royauté à Son Epoux qu’elle a tant aimé et servi sans relâche sous les traits des plus pauvres parmi les pauvres j’ai eu l’idée d’encadrer la croix d’une plaque en or qui mette en évidence et centre l’attention sur ses deux grands amours: JESUS et les PAUVRES.
Mère Teresa, pour expliquer cette union indissoluble, disait ceci: « le privilège que nous avons de l’adorer chaque jour est l’un de ses plus grands dons. Si vous avez un cœur pur, vous  pourrez toujours voir ce lien merveilleux entre le pain de vie et le corps brisé du Christ dans le sang ».
Les membres de l’unique corps du Christ continuent de réclamer cette eau d’amour. D’où la forme du coffret renfermant la relique de sainte Teresa : celle d’une goutte d’eau suffisant à étancher la terrible soif du non-sens de la souffrance vécue dans la solitude. Amour que Mère Teresa a donné à des milliers de personnes en détresse, elle, si petite et si simple, et qu’elle continue à donner à travers les missionnaires de la charité, fruit de longues prières de contemplation aux pieds de Celui qui a dit: « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : « Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » (Jn 4, 5- 15).
La prière, à elle seule, a le pouvoir de nous rapprocher du Christ qui souffre sous les traits du  lépreux, de la prostituée, du réfugié, etc. … La main rugueuse, marquée par la charité, tend cette goutte pleine d’amour pour répondre au cri de douleur que son Epoux bien-aimé, 2 000 ans auparavant, poussa en fin de vie sur le Golgotha et qu’Il lui fit de nouveau entendre, dans le train, en ce fameux 10 septembre 1946, l’appelant à être la messagère du tendre et miséricordieux amour de Dieu. Etanchant sa soif d’amour infinie pour ses âmes, dont Il donne Lui-même le mode d’emploi:
« Viens – va au milieu d’eux (les pauvres) – amène-moi avec toi parmi eux ».
La sainteté de cette femme, si petite et pourtant si grande, repose sur son inlassable mission de porter Jésus et Sa lumière dans les maisons des pauvres, spécialement aux âmes les plus défavorisées, et d’irradier  partout l’amour de Son cœur.
Cet amour sans limites que Mère Teresa avait pour Jésus et pour les pauvres, j’ai voulu l’exprimer en inscrivant cette grande croix dans un cœur scindé en deux morceaux.
La partie de gauche reprend les trois bandes bleues du sari de Mère Teresa, dans une forme très courbée comme elle, la Mère, toujours courbée dans la  prière et la méditation, courbée pour servir les pauvres et pour donner l’idée qu’elle se nourrissait toujours de la tendresse de Dieu. La partie de droite, une forme plus tendre, plus douce, de couleur blanche, pour continuer de représenter le vêtement qu’elle portait, avec les deux mots « I THIRST » dans la calligraphie originale de la Mère, le souffle à la dernière parole de Jésus sur la croix il y a 2 000 ans, pour mettre en évidence les deux mots clefs qui, le 10 septembre 1946, secouèrent sa vie, et auxquels elle répondra en passant toute sa vie à « ETANCHER LA SOIF D’AMOUR INFINIE DES AMES DE JESUS SUR LA CROIX ».
Ces deux mots sont gravés en or  car j’ai voulu mettre en valeur et exalter cette locution intérieure qui jaillit en elle et l’appela à un service gratuit des plus pauvres parmi les pauvres, mais surtout parce que ces deux mots sont la PAROLE DE DIEU.
Les deux parties du cœur sont détachées l’une de l’autre mais unies par un trait circulaire illustrant le dynamisme de la mission de Mère Teresa commencée par la révélation de Jésus et portée à son accomplissement. La blanche part de là où se trouve la bouche de Jésus sur la croix  quand,  juste avant de mourir, il exprima son envie de boire en disant: « J’AI SOIF »; ces mots sont accueillis par la Mère au moment de ce qu’elle aimait appeler « l’appel dans l’appel » en écoutant son cri, elle offre toute sa vie au plus Pauvre des pauvres, le reconnaissant dans le visage défiguré des pauvres. En poursuivant sur la partie gauche du cœur j’ai voulu représenter toute le travail de Mère Teresa inspiré de l’évangile de Matthieu « C’EST A MOI QUE VOUS L’AVEZ FAIT ».  « J’AI SOIF » – « C’EST A MOI QUE VOUS L’AVEZ FAIT », Le MOYEN avec la FIN.
Le choix des couleurs bleu et blanc, couleurs de son sari, renvoie également aux couleurs de la Bienheureuse Vierge Marie à laquelle Mère Teresa vouait une si grande dévotion qu’elle la nomma patronne de sa congrégation. Elle répétait souvent que Marie est la première missionnaire de la charité et invitait ses sœurs à imiter sa vie. Mère Teresa nous rappelle toujours quel ressort secret animait son service aux pauvres et sa vie entière: l’amour pour Jésus. Mais où trouver cet amour? Mère Teresa savait à qui le demander: à Marie! Que faire pour avoir un cœur si grand qu’on ne peut aimer Jésus comme jamais personne ne l’a aimé? Le cœur immaculé de Marie fut certainement le premier cœur à avoir accueilli Jésus et  elle l’a aimé comme personne ne l’a jamais aimé. Voici ce que dit une de ses plus belles prières  auxquelles je me suis inspiré pour choisir la couleur du cœur:
« Marie, Mère de Jésus, donne-moi  Ton cœur, si beau, si pur, si immaculé, si plein d’amour et d’humilité, pour que je puisse recevoir Jésus dans le Pain de Vie, L’aimer comme tu l’as aimé et Le servir comme Tu l’as servi, sous le déguisement misérable des plus pauvre ».
La croix est fixée sur une base métallique en fer, sale, abîmée, peu travaillée, à l’image de la façon dont la société a toujours vu les pauvres que Mère Teresa, au contraire, aima de tout son cœur. Elle les considérait comme un précieux moyen pour arriver à la pleine union avec Jésus et Le servir sous les traits de ces personnes, commençant sa mission en descendant dans les taudis de Calcutta.
© Traduction de Zenit, Océane Le Gall

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Océane Le Gall

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