Le pape François a institué la « Fondation vaticane Jean-Paul Ier », afin de promouvoir la pensée et les œuvres du pape Albino Luciani (1912-1978).
Cette décision a été prise lors d’une audience avec le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin le 10 février 2020, qui devient le président de la nouvelle structure, indique un rescrit de ce dernier signé du 17 février. La vice-présidente est une femme laïque, mariée et mère de famille, la journaliste italienne Stefania Falasca.
La Fondation a une « personnalité juridique, canonique et civile » et son siège à la Secrétairerie d’Etat. Son but, précise le document, est « la valorisation et la diffusion » de « la pensée, des œuvres et de l’exemple » de Jean-Paul Ier.
D’après un communiqué du Saint-Siège, la Fondation prévoit de protéger et conserver le patrimoine culturel et religieux laissé par Jean-Paul Ier ; de promouvoir des initiatives pour le faire connaître ; de créer des prix et des bourses d’étude ; d’assurer une activité éditoriale ; de devenir un point de référence pour les chercheurs intéressés par ce sujet.
Le Conseil d’administration est constitué de six membres, nommés pour un quinquennat : Stefania Falasca, vice-postulatrice de la cause, le cardinal Beniamino Stella, préfet de la Congrégation pour le clergé, postulateur, Mgr Andrea Celli, le p. Davide Fiocco et deux laïcs, Lina Petri et Alfonso Cauteruccio.
La Fondation est également dotée d’un Comité scientifique de six « personnalités à la compétence éprouvée », auxquelles d’autres pourront s’adjoindre à l’occasion d’initiatives particulières.
La cause de béatification du pape Jean-Paul Ier (1912-1978), le « pape au sourire », a été relancée début juillet 2016. Officiellement ouverte en 2003, elle connaissait une pause depuis avril 2015 : la Congrégation pour les causes des saints n’a pas reconnu le caractère miraculeux de la guérison d’un Italien. Il faut en effet la reconnaissance d’un miracle pour ouvrir la voie à une béatification. Le pape François a approuvé le décret attestant les “vertus héroïques” de son prédécesseur le 9 novembre 2017.
Le postulateur, le cardinal Stella, doit beaucoup à l’ancien patriarche de Venise, qui l’a ordonné prêtre et l’a encouragé à servir dans la diplomatie pontificale. Pour le « numéro 2 » du Vatican, le cardinal Parolin – dont le pape Luciani fut l’archevêque métropolitain alors qu’il était séminariste du diocèse de Vicenza dans les années 1970 – le pape Luciani a renforcé « le projet d’une Église conciliaire proche de la douleur des personnes et de leur soif de charité ».
La deuxième femme membre du Conseil d’administration, Lina Petri, est la nièce de Jean-Paul Ier. Egalement mariée et mère de famille, elle a longtemps travaillé à la Salle de presse du Saint-Siège.
Le cardinal Albino Luciani, patriarche de Venise, a été élu pape le 26 août 1978 et il est décédé subitement le 28 septembre suivant, après un pontificat de 33 jours marqué par son sourire et ses catéchèses, inaugurant un style nouveau mais pas si éloigné de celui de Jean XXIII. Il était âgé de 65 ans.
Stefania Falasca a quant à elle signé une enquête sur la mort de Jean-Paul Ier – « Le Pape Luciani. Chronique d’une mort » (« Papa Luciani. Cronaca di una morte ») – levant le doute sur sa mort prématurée due à un malaise survenu le soir, au moment de la prière des complies, et dont la gravité a été sous-évaluée. Pas d’assassinat, a-t-elle conclu : le pape Jean-Paul Ier s’est éteint dans la nuit d’un infarctus.
