© OR - Messe à Sainte-Marthe, 29 février 2016

Le pape défend le peuple contre les "intellectuels de la religion"

Messe pour le 47e anniversaire de son ordination sacerdotale

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Le pape François a défendu les fidèles contre « les intellectuels de la religion », qui enseignent « une morale faite par leur intelligence et non par la révélation de Dieu ». Lors de la messe en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican, le 13 décembre 2016, au jour du 47e anniversaire de son ordination sacerdotale (13 décembre 1969), il a encouragé les pasteurs à aller vers les plus marginalisés.

Dans l’Evangile du jour (Mt 21, 28-32), a fait observer le pape dans son homélie rapportée par Radio Vatican, les grands prêtres et les anciens « avaient l’autorité juridique, morale, religieuse ». Mais ils instrumentalisaient la loi : « Tout était réglementé » par « une loi scientifiquement construite », « intellectualiste, sophistiquée, casuistique ».

« Ils avaient oublié le Premier commandement » de Dieu à Abraham, a ajouté le pape : « Marche en ma présence et sois sans reproche ». « Ils ne marchaient pas, ils étaient arrêtés dans leurs convictions ». Et leur victime, a-t-il dénoncé, est « le peuple humble et pauvre qui se confie dans le Seigneur ». Ce peuple est « condamné », « exploité », « trompé » par les orgueilleux.

Le pape a donné l’exemple de Judas, un « traître » qui a « beaucoup péché » mais qui s’est « repenti » et a voulu rendre l’argent de sa trahison. Mais les prêtres ne l’ont pas accueilli, ils « l’ont laissé seul », « rejeté ». « Ils avaient oublié ce qu’est un pasteur. Ils étaient les intellectuels de la religion, ceux qui avaient le pouvoir, qui faisaient la catéchèse au peuple avec une morale faite par leur intelligence et non par la révélation de Dieu ».

Aujourd’hui encore, a constaté le pape François, « il y a cet esprit de cléricalisme » : « les clercs se sentent supérieurs, s’éloignent des personnes, (…) ils n’ont pas le temps d’écouter les pauvres, les souffrants, les prisonniers, les malades ».

« Le mal du cléricalisme est une très mauvaise chose ! », a-t-il conclu : « Le Fils n’est pas entré dans le jeu de ces gens : le Fils est allé avec les malades, les pauvres, les marginalisés, les publicains, les pécheurs – et c’est scandaleux cela… – les prostituées. Aujourd’hui encore Jésus dit (…) à ceux qui sont séduits pas le cléricalisme : ‘les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu’ ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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