Qui fut le protagoniste de la veillée de prière du pape François en temps de pandémie du Coronavirus, le 27 mars 2020 ? Le Christ crucifié, répond Andrea Tornielli. Le directeur éditorial du Dicastère pour la communication du Vatican revient sur la bénédiction Urbi et Orbi historique donnée par le pape « sur une place Saint-Pierre vide et enlisée dans un silence irréel ».
Le protagoniste, écrit-il, c’était « Lui », le crucifix, « avec la pluie battante qui lui arrosait le corps, ajoutant au sang dépeint sur le bois cette eau dont l’Évangile raconte qu’elle a jailli de la blessure infligée par la lance ».
Ce Christ Crucifié dit de « San Marcello », que les Romains portaient en procession contre la peste, « ce Christ Crucifié que saint Jean-Paul II a embrassé durant la liturgie pénitentielle de l’an 2000 », a été « un protagoniste silencieux et sans défense au centre du lieu vide », poursuit Andrea Tornielli : « Même Marie, Salus populi Romani (icône exposée également pour la veillée, ndlt), encapsulée dans la vitrine de plexiglas devenue opaque à cause de la pluie, a semblé céder le pas, presque disparaître, humblement, devant Lui, élevé sur la croix pour le salut de l’humanité. »
Le pape, interprète des douleurs du monde
En ce temps de « crise angoissante », note-t-il encore, « le pape François est apparu petit, et encore plus voûté tandis qu’il montait les marches du parvis, non sans peine et dans la solitude, se faisant l’interprète des douleurs du monde pour les offrir au pied de la Croix : “Maître, cela ne te fait rien que nous soyons perdus ?” ».
Le directeur éditorial poursuit sa méditation : « La sirène d’une ambulance – une des nombreuses sirènes qui traversent nos quartiers en ces heures pour secourir les nouveaux contaminés – a accompagné le moment de la bénédiction eucharistique Urbi et Orbi, quand le pape, toujours seul, s’est à nouveau montré sur la place déserte et battue par la pluie en traçant le signe de la croix avec l’ostensoir. A nouveau, le protagoniste était Lui, ce Jésus qui en s’immolant a voulu se faire nourriture pour nous et qui nous redit aujourd’hui : “Pourquoi avez-vous peur ? N’avez-vous pas de foi ?… N’ayez pas peur”. »
