Colisée en rouge © AED

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Le card. Parolin au Colisée, pour les chrétiens persécutés

« Une Église de martyrs »

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Le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin a participé à la soirée au cours de laquelle le Colisée a été illuminé de rouge, couleur du sang des martyrs, pour rappeler les chrétiens discriminés et persécutés dans le monde pour leur foi,  samedi 24 février 2018, rapporte L’Osservatore Romano en italien du 27 février 2018. Il en a appelé à la fin des violence et à l’aide humanitaire et il a plaidé pour la liberté religieuse.
Au même moment, l’église Saint-Paul de Mossoul et la cathédrale maronite Saint-Élie d’Alep se sont aussi colorées de rouge. L’initiative a été promue par L’Aide à l’Église en détresse.
Pour les martyrs d’aujourd’hui, le cardinal Parolin a souligné que l’Eglise « renouvelle » son « engagement spirituel et matériel » et « l’assurance de vouloir entreprendre toute voie praticable pour favoriser la paix, la sécurité et un avenir meilleur, tandis que nos remerciements sincères vont à ceux qui s’engagent pour subvenir aux besoins humanitaires ».
« Qu’avec notre solidarité, l’espérance dans la puissance salvifique du Seigneur soit un réconfort pour nos frères, a ajouté le cardinal secrétaire d’Etat. Celle-ci n’agit pas à la manière du monde, mais de Dieu : dans l’amour humble qui, laissant chacun libre, est disposé à s’incarner dans toutes les situations, à assumer toutes les croix pour soutenir, embrasser et sauver. C’est la puissance désarmée du grain de blé qui, en mourant, porte beaucoup de fruit (cf. Jean 12,24) ; c’est la laborieuse patience de la minuscule graine de moutarde (cf. Marc 4,30-32) qui, semé dans le champ du monde, pousse chaque jour et offre avec ses grandes branches, à ceux qui y cherchent un abri, le réconfort et la paix que seul l’amour peut donner. »
Il a rendu hommage aux martyrs et à leur témoignage de foi et d’amour: « La récente découverte, dans une des galeries supérieures du Colisée, d’un symbole chrétien, une petite croix encastrée entre deux lettres de ce qui semble être un symbole païen de force et de domination, nous rappelle à une autre réalité : la puissance salvifique du Christ, humble et désarmé, qui agit dans l’histoire avec un langage et des gestes qui ne connaissent pas d’autre expression que l’amour. Rappeler ce message salvifique d’espérance, qui a aussi touché nos vies, est plus que jamais nécessaire. Aujourd’hui plus que jamais, de nombreux chrétiens dans le monde entier en témoignent, vivant la douloureuse réalité de la souffrance à cause de leur foi, le prix à payer pour témoigner du Christ, de son message d’amour et de pardon. À eux va notre prière, notre soutien, notre solidarité et nos encouragements. »
« Qu’il me soit permis d’adresser des remerciements à la Fondation pontificale « Aide à l’Église en détresse » pour avoir organisé la présente initiative et pour son invitation à y prendre part, a déclaré notamment le Secrétaire d’Etat. Je salue cordialement toutes les personnes présentes et, particulièrement, celles qui nous suivent sur les ondes d’Alep et de Mossoul. À travers elles, j’embrasse par la pensée tous ceux qui, au Moyen-Orient et dans le monde entier, sont éprouvés par des souffrances physiques et morales et continuent de payer les conséquences de conflits de diverses sortes, parfois dans le silence, dans l’indifférence et aussi dans l’inertie de la communauté internationale. »
Il a rappelé la célébration organisée au Colisée pour les martyrs du XXe s. à l’occasion du grand jubilé de l’An 2000: « Alep et Mossoul – deux lieux symboles de l’effroyable souffrance provoquée par des idéologies fondamentalistes, par la haine et par des intérêts géostratégiques et économiques – sont ce soir reliés à un autre symbole de forte résonance pour les chrétiens et pour le monde entier, le Colisée. En l’an 2000, l’Amphithéâtre Flavius fut choisi par Jean-Paul II pour la commémoration œcuménique des témoins de la foi du XXème siècle. Le témoignage offert par l’effusion du sang continue encore, même à notre époque, comme ne manque pas de le rappeler souvent le Saint-Père, affirmant que « aujourd’hui, l’Église est une Église de martyrs ». »
Le cardinal Parolin a aussi mentionné les personnes d’autres religions victimes de la barbarie : « Ce soir, nous nous souvenons des chrétiens persécutés, sans oublier les fidèles d’autres religions qui, dans diverses parties de l’Écoumène subissent des violences, fruit d’une haine aveugle, et souffrent des conséquences de graves violations de leurs libertés fondamentales, parmi lesquelles, en premier, la liberté de religion. Ces frères et sœurs sont les premières victimes de la propagation d’une mentalité qui ne reconnaît pas de place pour l’autre, pour celui qui est différent, et qui préfère supprimer plutôt qu’intégrer tout ce qui, d’une certaine manière, semble mettre en discussion ses certitudes. »
Et il a plaidé pour la liberté religieuse, dont il explicite le sens: « Le respect de la liberté religieuse n’est pas autre chose que la reconnaissance de la dignité de la personne humaine. »
Il a aussi mentionné l’initiative de prière et de jeûne voulue par le pape François, le 23 février: « Hier, invités par le pape François, nous avons prié et jeûné en invoquant de Dieu le don de la paix, surtout pour la République démocratique du Congo, le Soudan du sud et la Syrie. »
Le cardinal Parolin a souligné que « ce n’est qu’en se tournant vers Dieu, source de la dignité de tous les êtres humains, nous pouvons devenir artisans de paix et retisser les relations interpersonnelles et réunir à nouveau les sociétés brisées par la haine et par la violence. Aujourd’hui, nous participons à ce geste de soutien et de proximité. Le symbolisme des images que nous voyons et qui passeront devant nos yeux touche les consciences et secoue de l’indifférence, devenant un appel à la conscience et à l’engagement. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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