Le sens de la solidarité fait partie de « l’âme des peuples européens », a souligné le pape François dans son traditionnel discours au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, qu’il a reçu pour les vœux du Nouvel An, ce 9 janvier 2020.
Comme chaque année, le pape a dressé un « tour du monde » des préoccupations du Saint-Siège. En Europe, il a encouragé à « soutenir le dialogue et le respect du droit international pour résoudre les ‘conflits gelés’ qui persistent sur le continent – pour certains, depuis des décennies – et qui exigent une solution ».
Il a cité en particulier les Balkans occidentaux et le Caucase méridional – dont la Géorgie -, les pourparlers sur la réunification de Chypre, le conflit en Ukraine orientale. « Le dialogue – et non les armes – est l’instrument essentiel pour résoudre les querelles », a-t-il souligné.
Le pape a aussi exprimé le soutien du Saint-Siège pour une construction du continent « inclusive, animée d’un esprit participatif et solidaire, capable de faire de l’Europe un exemple d’accueil et d’équité sociale ». Que l’Europe, a-t-il souhaité, ne perde pas « le sens de la solidarité qui, des siècles durant, l’a caractérisée, même dans les moments plus difficiles de son histoire. Qu’elle ne perde pas cet esprit qui s’enracine, entre autre, dans la pietas romaine et dans la caritas chrétienne, qui décrivent bien l’âme des peuples européens ».
Depuis la Salle Regia du Vatican, le pape a évoqué l’incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris (15 avril 2019), qui « a montré combien il est fragile et facile de détruire même ce qui semble solide » : « Les dégâts subis par un édifice, cher non seulement aux catholiques mais significatif pour toute la France et l’humanité tout entière, ont réveillé le thème des valeurs historiques et culturelles de l’Europe et des racines sur lesquelles elle se fonde. »
« Dans un contexte dans lequel les valeurs de référence manquent, a-t-il mis en garde, il devient plus facile de trouver des éléments de division que de cohésion. » Et de dénoncer « le langage de haine largement diffusé sur internet et à travers les moyens de communication sociale ». « Face aux barrières de la haine, nous préférons les ponts de la réconciliation et de la solidarité, face à ce qui éloigne, nous préférons ce qui rapproche », a conclu le pape.
Vœux au Corps diplomatique près le Saint-Siège, 9 janvier 2020 © Vatican Media
L'âme des peuples européens dans le discours du pape aux ambassadeurs près le Saint-Siège
Et l’incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris