Evénement oecuménique à Malmö (Suède), capture CTV

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Le voyage en Suède, «un pas de plus sur le chemin commencé il y a 50 ans»

Entretien du pape François avec Stefania Falasca dans Avvenire (5/5)

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À propos de son voyage en Suède, le pape François fait observer que « la rencontre avec l’Église luthérienne à Lund a été un pas de plus sur le chemin œcuménique qui a commencé il y a cinquante ans et dans un dialogue théologique entre luthériens et catholiques qui a porté des fruits comme la Déclaration commune, signée en 1999, sur la doctrine de la Justification ». Une déclaration signée par le cardinal Joseph Ratzinger.
Dans une interview accordée à Stefania Falasca publiée dans le quotidien catholique italien Avvenire, jeudi 17 novembre 2016, le pape revient sur les relations avec les Luthériens. Il est important, dit-il, de « retourner à l’essentiel de la foi pour redécouvrir la nature de ce qui unit »
Le pape précise en quoi consiste la doctrine de la justification : « Comment le Christ fait de nous des justes en nous sauvant par sa grâce nécessaire ». C’est, explique encore le pape, « le point d’où était parties les [réflexions] de Luther ».
Il rend hommage à Benoît XVI : « Avant moi, Benoît XVI était allé à Erfurt et il avait parlé sur ce point de manière très précise, avec beaucoup de clarté. Il avait redit que la question sur « comment je peux avoir un Dieu miséricordieux » avait pénétré le cœur de Luther et se trouvait derrière toute sa recherche théologique et intérieure. »
« Il y a eu une purification de la mémoire, constate le pape. Luther voulait faire une réforme qui devait être comme un médicament. Puis les choses se sont cristallisées, s’y sont mêlés les intérêts politiques de l’époque et cela s’est terminé par le « cuius regio eius religio », selon lequel il fallait suivre la confession religieuse de celui qui avait le pouvoir. »
Stefania Falasca fait une objection : « Mais il y en a qui pensent que dans ces rencontres œcuméniques, vous voulez « brader » la doctrine catholique. On a même dit qu’on voulait « protestantiser » l’Église… »
« Cela ne m’ôte pas le sommeil, répond le pape. Je poursuis sur la route de ceux qui m’ont précédé, je suis le Concile. Quant aux opinions, il faut toujours distinguer l’esprit dans lequel elles sont exprimées. Quand l’esprit n’est pas mauvais, elles aident aussi à cheminer. D’autres fois, on voit tout de suite que les critiques prennent ici et là pour justifier une position déjà assumée, elles ne sont pas honnêtes, elles sont faites dans un mauvais esprit pour fomenter la division. On voit tout de suite que certains rigorismes naissent d’un manque, de vouloir cacher à l’intérieur d’une armature sa propre insatisfaction. Si tu regardes « Le festin de Babette », il y a ce comportement rigide. »
Mais les avancées théologiques ne sont pas le seul terrain de l’œcuménisme : « Il ne s’agit pas de laisser de côté quelque chose, recommande le pape. Servir les pauvres veut dire servir le Christ, parce que les pauvres sont la chair du Christ. Et si nous servons les pauvres ensemble, cela veut dire que nous, chrétiens, nous nous retrouvons unis pour toucher les plaies du Christ. Je pense au travail que, après la rencontre de Lund, peuvent faire ensemble la Caritas et les organisations caritatives luthériennes. Ce n’est pas une institution, c’est un chemin. Certaines façons d’opposer les « choses de la doctrine » aux « choses de la charité pastorale », en revanche, ne sont pas selon l’Évangile et créent la confusion. »
Le pape insiste sur ces trois chemins de la prière, de charité et de la théologie pour une unité déjà « visible »: « La Déclaration conjointe sur la justification est la base pour pouvoir continuer le travail théologique. L’étude théologique doit avancer. Il y a le travail que fait le Conseil pontifical pour l’Unité des chrétiens. Le chemin théologique est important, mais toujours avec le chemin de la prière, en accomplissant ensemble des œuvres de charité. Des œuvres qui sont visibles. »
Avec Anita Bourdin et une traduction de Constance Roques

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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