Conférence dans l'avion Malmö-Rome 2016 © L'Osservatore Romano

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Là où il y a la sécularisation, il y a une faiblesse dans l’évangélisation

Conférence de presse Malmö-Rome (Traduction complète 5/6)

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« Toujours, quand il y a sécularisation, nous pouvons dire qu’il y a quelque faiblesse dans l’évangélisation », a estimé le pape François lors de la conférence de presse à son retour de Suède, le 1er novembre 2016.

Au cours du vol Malmö-Rome, le pape a répondu à une question sur la sécularisation : « est-elle une fatalité ?, a demandé une journaliste française. Qui sont les responsables, les gouvernements laïcs ou l’Église qui serait trop timide ? »

Pour lutter contre la sécularisation, il a encouragé à « reprendre une saine autonomie dans le développement de la culture et des sciences, avec aussi le sens de la dépendance, du fait que l’on est créature et non Dieu ; et en outre reprendre la force de l’évangélisation ».

Voici notre traduction intégrale de la réponse :

Réponse du pape François (5/6)

Fatalité, non, je ne crois pas à la fatalité ! Qui sont les responsables ? Je ne saurais le dire… Tu [i.e. chacun] es responsable… Je ne sais pas, c’est un processus… Mais avant cela, je veux dire quelque chose. Le pape Benoît XVI a beaucoup parlé de cela et clairement. Quand la foi devient tiède c’est parce que, comme vous le dites, l’Église s’affaiblit… Les temps plus sécularisés… Mais pensons à la France, par exemple, les temps de la mondanisation de la Cour : les temps où les prêtres étaient des abbés de Cour, un fonctionnalisme clérical… Mais il manquait la force de l’évangélisation, la force de l’Évangile. Toujours, quand il y a sécularisation, nous pouvons dire qu’il y a quelque faiblesse dans l’évangélisation, ceci est vrai… Mais aussi, il y a un autre processus, un processus culturel, un processus – je crois que j’en ai parlé une fois – de la seconde forme d’ « inculture », quand l’homme reçoit le monde de Dieu et pour en faire une culture, pour le faire croître, le dominer, à un certain point l’homme se sent tellement maître de cette culture – pensons au mythe de la Tour de Babel – il est tellement maître de cette culture qu’il commence à se faire le créateur d’une autre culture, mais la sienne, et il occupe la place de Dieu créateur. Et dans la sécularisation, je crois que tôt ou tard on arrive au péché contre le Dieu créateur. L’homme autosuffisant. Ce n’est pas un problème de laïcité, parce qu’il faut une saine laïcité, qui est l’autonomie des choses, une saine autonomie des choses, une saine autonomie des sciences, de la pensée, de la politique, il faut une saine laïcité. Non, autre chose est un laïcisme plutôt comme celui que nous ont laissé les Lumières en héritage.

Je crois que ce sont ces deux choses : un peu l’autosuffisance de l’homme créateur de culture, mais qui va au-delà des limites et qui se sent Dieu, et un peu aussi une faiblesse dans l’évangélisation, qui devient tiède et les chrétiens sont tièdes. Là, cela nous sauve un peu de reprendre une saine autonomie dans le développement de la culture et des sciences, avec aussi le sens de la dépendance, du fait que l’on est créature et non Dieu ; et en outre reprendre la force de l’évangélisation. Aujourd’hui, je crois que cette sécularisation est très forte dans la culture et dans certaines cultures. Elle est aussi très forte sous différentes formes de mondanité, la mondanité spirituelle. Quand la mondanité spirituelle entre dans l’Église, c’est le pire. Les paroles que je vais dire maintenant ne sont pas les miennes, elles sont du cardinal de Lubac, un des grands théologiens du Concile [Vatican II]. Il dit que quand la mondanité spirituelle entre dans l’Église, c’est une façon… c’est la chose la pire qui puisse lui arriver, pire encore que ce qui s’est produit à l’époque des papes corrompus. Et il mentionne différentes formes de corruption des papes, je ne me souviens pas bien, mais elles sont nombreuses. La mondanité. Pour moi, ceci est dangereux. Et, au risque de faire passer cela pour un sermon, une homélie, je dirais ceci : Quand Jésus prie pour nous tous, à la dernière Cène, il demande une chose au Père pour nous tous : de ne pas nous retirer du monde, mais de nous protéger du monde, de la mondanité. C’est très dangereux, c’est une sécularisation un peu maquillée, un peu déguisée, un peu « prêt-à-porter », dans la vie de l’Église. Je ne sais pas si j’ai répondu quelque chose…

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Constance Roques

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