Cardinal Parolin © capture de Zenit / CTV

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"La force de l’amour", le "fondement" de la diplomatie vaticane, par le card. Parolin

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Il présente un nouveau livre de Mgr Silvano Maria Tomasi

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Le « fondement » de l’action diplomatique du Saint-Siège est « la force de l’amour », affirme le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, en présentant un nouvel ouvrage de Mgr Silvano Maria Tomasi, ancien observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à Genève.
Le cardinal Parolin a publié dans L’Osservatore Romano du 26 septembre 2017 une analyse du livre de Mgr Tomasi « Le Vatican dans la famille des nations » (Cambridge University Press) sur le rôle diplomatique du Saint-Siège aux Nations Unies, paru en août dernier. Il a souligné les aspects particuliers de la diplomatie vaticane : « la tutelle de la personne humaine », « l’implication dans la diplomatie multilatérale », le « rôle de médiation exercé par le Saint-Siège ». Le secrétaire d’État a déclaré que « la force » qui « inspire aussi » la diplomatie du Saint-Siège est celle « de l’amour ».
« C’est la seule force qui la rend universelle et crédible aux personnes et au monde, dit-il en citant le pape François (le 26 juin 2015), c’est le cœur de sa vérité qui n’érige pas des murs de division, mais élève des ponts, qui construit la communion et demande l’unité de la race humaine. C’est son pouvoir secret qui nourrit son espérance tenace, invincible, malgré les échecs temporaires. »
L’action du Saint-Siège, écrit le cardinal Parolin, « se distingue de celle des autres États », car il « n’a pas d’intérêts commerciaux, militaires ou politiques, particuliers à défendre ou poursuivre, mais sert l’intérêt de la personne, de chaque personne, se plaçant donc au service du bien commun de la famille humaine entière ».
L’ouvrage de Mgr Tomasi, explique le cardinal Parolin, est « orientée en particulier vers le secteur du désarmement, dans sa vision programmée et progressive prévue par la Charte des Nations Unies ».
En juillet dernier, le Saint-Siège a signé et a ratifié le Traité sur l’élimination des armes nucléaires, rappelle le cardinal. « Il ne s’agit donc pas uniquement, explique-t-il, de reproposer l’idée selon laquelle la diplomatie du Saint-Siège a pour mission de favoriser l’unité de la famille humaine, mais aussi celle de promouvoir les outils qui permettent d’atteindre un tel objectif. » « Le rôle du service diplomatique pontifical, ajoute le cardinal, est donc de favoriser le dialogue entre les nations, une coopération qui inspire la conduite des gouvernements et les peuples en vue du bien commun, et une cohabitation pacifique comme ultime objectif. »
« Un second aspect » qui « émerge » du livre de Mgr Tomasi, estime le cardinal Parolin, est « la croissante implication du Saint-Siège dans la diplomatie multilatérale ». Cela concrétise « la vision » du pape Paul VI qui, dans les années 60, « avait mis en évidence la nécessité d’un engagement commun pour unir les peuples et non pour les faire uniquement coexister ». « Un engagement que l’ONU, selon Paul VI, peut remplir en créant un système de solidarité où de hautes finalités reçoivent l’appui unanime et ordonné de toute la famille des peuples pour le bien de tous et de chacun. »
Le cardinal Parolin note que l’ouvrage publié répond à la question « comment regarder l’avenir », en se référant « aux Objectifs de Développement durable, formulés par les Nations Unies en 2015 avec l’agenda l’Agenda 2030 » ainsi qu’à l’encyclique Laudato si’. Il faut « agir en utilisant les outils et les règles offerts par le droit et par les institutions de la communauté internationale », souligne-t-il.
« Pour sa part, écrit le secrétaire d’État, la diplomatie du Saint-Siège offre sa voix pour chercher des solutions et des ajustements capables d’éviter toute dégénération possible dans l’irrationalité de la force des armes. »
Le « rôle de médiation exercé par le Saint-Siège fut crucial en différentes circonstances, rappelle le cardinal Parolin, et veut l’être encore aujourd’hui à travers une synergie entre ce que font les diplomates pontificaux sur le terrain ». « Le représentant du Saint-Siège ne pourra jamais être un intermédiaire, mais plutôt un médiateur, affirme-t-il, c’est-à-dire celui qui ‘avec la médiation fait la communion’, selon les paroles du pape François (21 juin 2013) ».
En concluant, le cardinal Parolin cite les paroles du secrétaire des Nations Unies, Antonio Guterres, dans les conclusions du livre de Mgr Tomasi : « La contribution diplomatique du Saint-Siège ne se limite pas à une simple observation des événements en cours ou à l’annonce de principes solennels. Elle entend plutôt — et souvent y parvient — à influencer le processus décisionnel, proposant souvent des solutions aux situations politiques, économiques et sociales qui sont dans l’impasse. »
« Et c’est ce qui fait toute l’importance du service à l’Église que Mgr Silvano Tomasi a poursuivi durant ses treize années comme observateur permanent du Saint-Siège au bureau des Nations Unies à Genève », ajoute le secrétaire d’État.
Avec une traduction d’Océane Le Gall

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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