Passage de la Porte sainte © Facebook de Guardia Svizzera Pontificia

Passage de la Porte sainte © Facebook de Guardia Svizzera Pontificia

L’ «arsenal secret» des gendarmes et des gardes suisses au Vatican

De «nouvelles armes» pour mieux servir, par le card. Parolin

Share this Entry

Les gardes suisses et les gendarmes du Vatican jouissent de «  nouvelles armes »  pour mieux servir : un «  arsenal secret » que le secrétaire d’Etat, le cardinal Pietro Parolin, leur a remis en mains propres le 8 septembre, à l’occasion de leur Jubilé de la miséricorde, rapporte L’Osservatore Romano dans son édition quotidienne en italien du 9 septembre 2016.
Cette « remise » de ces armes exceptionnelle était le point d’orgue du jubilé des deux corps d’armée du Vatican, marqué par le passage de la Porte sainte et par une messe présidée, en la fête de la Nativité de la Vierge Marie, jeudi après-midi, 8 septembre, en la basilique Saint-Pierre.
Ces armes nouvelles sont celles de Dieu, a-t-il fait observer: « Le pain et le vin de l’Eucharistie, quelques paroles de vie, un petit chapelet et le passage d’une Porte sainte ». « Fragiles en apparence, ces armes sont pourtant plus fortes que toute astuce humaine et que tout obstacle », a garanti le cardinal, et « tout le monde y a accès ».
La messe et la confession
C’est d’ailleurs dans cette basilique que, comme partout au Vatican, les gardes suisses et les gendarmes assurent leurs «  importantes fonctions » pour assurer « ordre, tranquillité et bonne tenue », a rappelé le numéro 2 du Saint-Siège dans son homélie.
Le service des gardes et des gendarmes est « un service pour ainsi dire silencieux » que personne ne remarque au moment où il s’exerce, a fait remarquer le cardinal, or, «  il est le résultat d’une loyauté, d’un dévouement, d’un esprit de sacrifice et de qualités professionnelles » chez ces hommes qui ont la charge de veiller quotidiennement sur la sécurité à l’intérieur de l’Etat de la cité du Vatican.
Célébrer ce jubilé dans une basilique qui représente aussi leur «  lieu de travail », signifie pour eux de faire « une halte auprès d’une source d’eau pure », prêts à reprendre leur chemin avec « plus d’élan et espérance », a expliqué le secrétaire d’Etat : « Vous êtes ici pour un moment de prière et de réflexion, pour vous nourrir de la parole de Dieu et pour renforcer votre foi. Vous qui vous êtes préparés en pratiquant les exercices spirituels et la prière – individuelle et communautaire – en vous confessant chacun individuellement ».
Passer la Porte sainte
Pour le passage de la Porte sainte, le cardinal a suggéré « une prière à répéter comme un chapelet, au rythme de sa respiration  – « Jésus, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pauvre pécheur » –  proposée par le Pèlerin russe, dans un beau livret de spiritualité orientale sur l’humilité, que saint Jean-Paul II proposait de découvrir: « Je risque de dire une sottise, mais je dis : Le Seigneur aime tellement l’humilité que, parfois, il permet des péchés graves. Pourquoi ? Parce que ceux qui ont commis ces péchés, ensuite, lorsqu’ils se sont repentis, restent humbles. On n’a pas envie de se croire un demi-saint ou un demi-ange quand on sait qu’on a commis des fautes graves. Le Seigneur a tant recommandé : soyez humble. Même si vous avez accompli de grandes choses, dites : nous sommes des serviteurs inutiles. Nous avons une tendance toute contraire : nous voulons nous mettre en évidence. Humble, humble : c’est la vertu chrétienne qui nous concerne nous-mêmes ».
Franchir la Porte sainte signifie « ne pas laisser entrer dans la maison du Seigneur et dans notre conscience, le mal, la corruption, le monde du péché, la vaine prétention de pouvoir vivre comme si Dieu n’existait pas, loin de lui, sans lui faire de la place dans la vie réelle et concrète, personnelle, familiale, professionnelle et sociale » a fait observer le cardinal Parolin avant d’ajouter : cela signifie aussi «  accomplir un geste profondément ecclésial, communautaire car vous n’êtes pas entrés individuellement, de manière quasiment privée, mais avec vos collègues et accompagnés par des prêtres chargés de votre pastorale ».
Franchir la Porte sainte « nous met par ailleurs en étroite relation avec tous ceux qui, au fil des siècles, dès le premier jubilé, ont  fait ce geste, et par solidarité avec les défunts, auxquels vous pouvez appliquer l’indulgence plénière ».
Ce passage de la Porte sainte, a poursuivi le Secrétaire d’Etat est «  un acte de foi, de charité et d’espérance qui ouvre à une autre vie, une vie nouvelle, et à suivre le Seigneur de manière plus convaincue » : cela montre que « nous avons tous besoin d’une halte au pied de la croix, de méditer la parole de Dieu » ; que « tout être humain a besoin de consolation et de miséricorde divine » ; que «  nous sommes tous dans les mains du Seigneur ».
Il a rappelé aux gendarmes et aux gardes suisses cette double mission: de « fortifier » leur foi en Jésus-Christ « en ouvrant en grand » les portes de leur cœur pour y mettre la paix, « une paix authentique et profonde, issue de ce sentiment de se savoir aimés et réconciliés avec Dieu » ; et d’exercer au mieux les tâches qui leur sont confiées.
Il les a aussi encouragés à maintenir « une juste dose de fierté quant au fait d’avoir été choisi pour « une tache aussi délicate et qui demande un sens aigu des responsabilités » tout en reconnaissant que « malgré la bonne volonté de tous,  tout ne sera pas comme on voudrait, que la limite des situations et des personnes oblige à appliquer ce que l’apôtre Paul recommandait aux Colossiens : «  se revêtir » de sentiments de miséricorde, bonté, humilité, mansuétude » et « en se pardonnant les uns les autres.  Or, ces sentiments «  sont la conséquence » à la fois « d’un effort humain, d’un engagement et d’une bonne volonté », et de la prière et de l’écoute de la voix de Dieu.
Prier le chapelet
Le cardinal Parolin a fait remettre à chacun un chapelet leur recommandant de «  s’adresser avec confiance » à la Vierge Marie, en lui confiant leurs désirs et leurs difficultés, leurs joies et leurs espoirs. «  Faites bon usage de ce chapelet pour vos besoins et dans les épreuves » : « Le chapelet est une prière simple mais puissante » et « qu’on marche sur une route poussiéreuse ou qu’on reste chez soi, la prière du chapelet permet d’entrer dans le cœur de Dieu », a-t-il assuré.

Share this Entry

Océane Le Gall

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel