La IVe Journée mondiale des pauvres sera célébrée le 15 novembre 2020, sur le thème: «Tendez la main aux pauvres» (Sir. 7,32), indique le Saint-Siège.
Le message du pape François pour cette journée sera présenté samedi prochain, 13 juin 2020 (en la fête de S. Antoine de Padoue, comme l’an dernier), au Vatican, lors d’une conférence de presse diffusée en ligne qui réunira:
– Mgr Rino Fisichella (Italie), président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation;
– Mgr Octavio Ruiz Arenas (Colombie), secrétaire du même dicastère;
– Mgr Graham Bell (Grande-Bretagne), sous-secrétaire du même conseil pontifical.
Cette Journée a été instituée par le pape argentin lors la conclusion du Jubilé de la miséricorde en 2016, après une demande du fondateur de Lazare, Etienne Villemain, lors du pèlerinage « Fratello » à Rome.
Dans sa lettre apostolique Misericordia et misera (21 novembre 2016), qui a conclu ce jubilé, le pape écrit (n. 21) : « À la lumière du «Jubilé des personnes socialement exclues», alors que dans toutes les cathédrales et dans les sanctuaires du monde les Portes de la Miséricorde se fermaient, j’ai eu l’intuition que, comme dernier signe concret de cette Année Sainte extraordinaire, on devait célébrer dans toute l’Église, le XXXIIIème Dimanche du Temps ordinaire, la Journée mondiale des pauvres » (n. 21).
Pas de la théorie
Le pape exauce en quelque sorte le voeu exprimé dix jours plus tôt par Etienne Villemin, fondateur et responsable de l’association Lazare, lors du pèlerinage des sans-abri à Rome pour leur Jubilé, « Fratello 2016 », le 11 novembre en la salle Paul VI du Vatican: « Très Saint Père, permettez moi de vous partager un grand désir : Accepteriez vous que puissent être organisés les Journées mondiales des pauvres ? C’est avec confiance que nous vous adressons ce souhait.»
Le pape veut en effet éviter une « théorie de la miséricorde » et favoriser au contraire une culture concrète: « C’est un appel pressant à ne pas mal interpréter où il est déterminant de s’engager. La tentation de faire la «théorie de la miséricorde» est surmontée dans la mesure où celle-ci est notre vie quotidienne de participation et de partage. »
Le pape invite une nouvelle fois à « ne pas détourner notre regard des nouvelles formes de pauvreté et de marginalisation, qui empêchent les personnes de vivre dignement».
Pour le pape, c’est une exigence interne à la dynamique de la miséricorde reçue que de l’incarner: « Le caractère social de la miséricorde exige de ne pas rester inertes et de chasser l’indifférence et l’hypocrisie, afin que les plans et les projets ne demeurent pas lettre morte. Que l’Esprit Saint nous aide à être toujours prêts à offrir notre participation de manière active et désintéressée, afin que la justice et une vie digne ne demeurent pas des paroles de circonstance, mais marquent l’engagement concret de celui qui veut témoigner de la présence du Royaume de Dieu.»
Quelle espérance?
Le pape évoque certaines détresses qui attendent la réponse vigilante et solidaire de « l’agir miséricordieux des chrétiens »: « Être sans travail et ne pas recevoir un juste salaire, ne pas avoir une maison ou une terre où habiter, subir des discriminations pour la foi, la race, le statut social… ces réalités, et d’autres encore, sont des conditions qui attentent à la dignité de la personne face auxquelles l’agir miséricordieux des chrétiens répond avant tout par la vigilance et la solidarité. Combien sont nombreuses les situations aujourd’hui où l’on peut rendre la dignité aux personnes et permettre une vie humaine! Qu’il suffise de penser à de nombreux jeunes enfants qui subissent des violences de toutes sortes qui leur volent la joie de vivre. Leur visages tristes et défaits sont imprimés dans mon esprit. Ils demandent notre aide pour être libérés de l’esclavage du monde contemporain.»
Il interpelle les baptisés: « Ces enfants sont les jeunes de demain. Comment les préparons-nous à vivre de façon digne et responsable ? Avec quelle espérance peuvent-ils affronter leur présent et leur avenir ?»