« Le courage et l’aspiration à sortir et à agir appartiennent aux jeunes ! Ils sont le moteur de toute société. » C’est ce qu’a déclaré le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, dans une longue interview à L’Osservatore Romano en italien du 23 janvier 2019 sur les JMJ au Panama et sur le prochain forum des jeunes à Rome, en juin 2019.
Les JMJ de Panama, affirme le cardinal, « nous aideront tous – pas seulement les jeunes – à écouter la Parole du Seigneur et à l’appliquer à tous les moments de la vie en apprenant à prendre soin les uns des autres, même si le monde dans lequel nous vivons est fait d’individualisme, de matérialisme et d’isolement ».
Le « thème marial », choisi par le pape pour les JMJ, est « central sur tout le continent latino-américain », estime le cardinal Farrell : « Le pape François vit une profonde spiritualité mariale, tout comme le peuple latino-américain. Marie est l’image de tout disciple qui répond parfaitement à l’appel de Dieu. »
Evoquant les caractéristiques spécifiques de ces JMJ, le préfet souligne « la proximité temporelle avec le Synode sur l’Amazonie », ce qui donne « une occasion pour réfléchir … sur le rapport entre la foi chrétienne et les religions indigènes traditionnelles ». Il s’arrête particulièrement sur deux événements : un congrès international sur le thème « Jeunes pour la maison commune : conversion écologique en action », organisé par la fondation Jean-Paul II et par l’Université catholique Santa Maria la Antigua ; et la première rencontre mondiale de la jeunesse indigène à Soloy. Ce dernier événement, dit-il, « a été une réponse à l’appel, que le Saint-Père a adressé aux jeunes, à être reconnaissants pour l’histoire de leurs peuples et courageux devant les défis qui les entourent, dans l’espérance de pouvoir habiter un autre monde où prévalent l’équité, la fraternité et l’harmonie ».
Au Panama, « les cinq continents sont bien représentés », indique le cardinal : « Des délégations importantes viennent d’Europe – plus de 3000 de Pologne et beaucoup d’Allemagne, de France, d’Italie – mais il y a aussi des pèlerinages en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient. »
« Il est difficile de savoir combien de jeunes d’Amérique centrale réussiront à être présents, surtout pour les célébrations finales », explique le cardinal, « l’expérience nous dit qu’à la fin, les jeunes présents sont le triple de ceux qui sont inscrits, parce que beaucoup n’ont pas besoin de services particuliers, facilités ou autres. Certaines données peuvent indiquer la perspective des présences : environ trente mille bénévoles, presque quatre cents évêques attendus et deux mille prêtres ».
Le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie « a facilité concrètement la présence de nombreux jeunes provenant des pays plus pauvres et en grave difficulté, grâce au fonds de solidarité », indique le préfet : « C’est ainsi qu’il y aura aux JMJ des jeunes africains, latino-américains, médio-orientaux, ainsi que des jeunes provenant de pays en conflit. »
Le préfet note que les JMJ « changent la vie des personnes et donnent courage et énergie ». Il pense que les jeunes « ont la solution pour beaucoup des crises du monde actuel ».
« L’expérience du Synode » pour les jeunes « n’est pas conclue », affirme-t-il : « le document final a demandé d’y apporter une suite ». Dans cette perspective, le Dicastère organise le forum des jeunes à Rome, en juin. Cette prochaine rencontre, explique le préfet, « est née du désir de poursuivre le dialogue avec les jeunes du monde entier ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
Rencontre avec les jeunes du Bangladesh, Dacca © L'Osservatore Romano
JMJ 2019 : les jeunes, "le moteur de toute société", par le cardinal Farrell
Les JMJ « changent la vie des personnes et donnent courage et énergie »