L’exposition romaine sur « Les Grandes Heures des manuscrits irakiens », « donnera la possibilité de voir l’héritage précieux et séculaire qui nous arrive de cette terre si éprouvée qu’est l’Irak », a dit le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, à l’inauguration de l’événement, le vendredi 9 juin 2017.
L’exposition « Les Grandes Heures des manuscrits irakiens, une collection dominicaine inconnue de manuscrits orientaux », organisée avec le soutien de l’Ambassade de France près le Saint-Siège, se tient du 10 au 17 juin au Couvent de Santa Maria sopra Minerva à Rome. L’intervention du cardinal Sandri est publiée dans le livret de présentation de l’exposition.
« Ces manuscrits, a souligné le cardinal, ont été réalisés et gardés là où la communauté chrétienne était une minorité dans le pays, mais il lui était accordé la possibilité d’apporter sa contribution à l’édification du bien commun, en développant toutes les expressions de sa culture. »
Le cardinal a voulu « rendre hommage à qui, prophétiquement, a choisi d’habiter l’Irak, en s’immergeant dans la vie et en construisant des liens féconds avec l’Occident dans le plein respect de la particularité des traditions et des rites orientaux ».
Ce « patrimoine précieux », a poursuivi le card. Sandri, « est systématiquement détruit par certains dans une violence aveugle tout comme les monuments de l’époque antique ». « Si le geste est grave en soi, a-t-il estimé, est encore plus méprisable le soin avec lequel est documentée et divulguée la tentative d’anéantissement du témoignage de millénaires d’histoire des différents peuples qui se sont succédé dans les pays du Tigre et de l’Euphrate. »
Le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales a souligné le grand travail des dominicains, « grâce auxquels de nombreux manuscrits exposés ont pu être sauvés de la destruction » et s’est dit être « très heureux que cette exposition fasse partie des manifestations prévues pour le huitième centenaire de la fondation de la famille religieuse de saint Dominique ».
Le cardinal a aussi remercié la France et ses « institutions culturelles », « qui ont collaboré à la réalisation de l’exposition et ont mis à disposition l’espace prestigieux des Archives nationales ».
Pour finir, le cardinal Sandri a évoqué la célébration, le 2 mai, du vingtième anniversaire de la Lettre apostolique Orientale Lumen du saint pape Jean-Paul II. « Que ses paroles guident et inspirent les visiteurs de cette exposition », a invité le cardinal en citant le texte : « Puisque nous croyons que la vénérable et antique tradition des Églises orientales constitue une partie intégrante du patrimoine de l’Église du Christ, la première nécessité pour les catholiques consiste à la connaître pour pouvoir s’en nourrir et favoriser, selon les moyens de chacun, le processus de l’unité. »
Avec Constance Roques
