« Prions pour qu’à travers l’engagement de ses membres l’Eglise en Afrique soit ferment d’unité entre les peuples, signe d’espérance pour ce continent. » C’est l’intention de prière du pape François pour le mois de mai 2019.
Voici l’éditorial du p. Daniel Régent sj, directeur national du Réseau mondial de prière du pape en France (RMPP).
Des chrétiens signes d’unité et d’espérance pour l’Afrique
Pourquoi avoir choisi l’Afrique pour cette intention centrée sur l’Église, ferment d’unité entre les peuples, signe d’espérance pour ce continent ? Celui-ci serait-il le mauvais élève de la classe qui aurait besoin d’une sollicitude particulière de la part de tous ? Ou pire, l’Église en Afrique serait-elle coupable de défaillance ?
Désigner un cancre ou chercher un coupable au loin, nous le faisons trop souvent. Ça rassure à bon compte mais ne fait pas la vérité. La vérité est que tous les continents peinent sur le chemin de l’unité de la compréhension et de l’estime mutuelles ; et partout l’Église est faite de pécheurs. Il nous faut donc chercher ailleurs.
Inversement l’Afrique et son Église seraient-elles en pointe devant les autres qui mériterait la reconnaissance d’une intention papale ? Certes, il se passe de belles choses en Afrique – ce webmagazine en témoigne, mais ailleurs dans le monde également. Ce n’est pas la clé que nous cherchons.
Pour trouver une réponse, il nous faut chercher dans le Mystère même qui fait l’Église. Elle naît du côté ouvert de Jésus mort sur la croix. Avant de mourir, Jésus avait dit à sa mère « Voici ton fils » en désignant Jean et à Jean « Voici ta mère ». Marie devient la mère de l’Église et ses enfants sont ceux qui ont participé à la mort de son fils. C’est ce qu’affirme saint Pierre le jour de la Pentecôte (Ac 2, 36-37). Ces enfants, qui ne sont pas meilleurs que les autres, portent la compassion divine pour le monde. Mais l’Œuvre divine nous précède et nous déborde infiniment. Sa source est le sang et l’eau qui coulent du côté de Jésus à laquelle chacun s’abreuve. Sans cette source, aucun travail ne pourrait être fait. Avec elle, chacun, avec ses talents propres, contribue à sa manière à l’unité, à l’espérance entre les peuples. Le choix d’un continent particulier rappelle à chacun qu’il est aimé d’une manière particulière, unique ; et chacun est appelé à sortir de son intérêt propre pour travailler au bien commun. Le défi de l’unité entre les peuples en Afrique est immense, comme partout ; la source qui irrigue le terrain est intarissable. L’Église, à travers ses membres, s’en abreuve et irrigue à son tour cette terre par son chant, par son engagement et par son sang. C’est ainsi que le Christ réalise l’unité promise.
Intention de prière du pape pour mai : l'Eglise en Afrique, espérance pour le continent
Editorial « Des chrétiens signes d’unité »