« Tout le monde reconnaît Jean-Paul II comme un homme de Dieu », affirme le cardinal Leonardi Sandri : il partage ses souvenirs personnels sur Vatican News en italien le 2 avril 2019, le jour anniversaire de la mort du saint pape Jean-Paul II (2 avril 2005).
C’est le cardinal Sandri – alors substitut de la secrétairerie d’État, aujourd’hui préfet de la Congrégation pour les Églises orientales – qui a annoncé la mort du pape Jean-Paul II, invitant les milliers de personnes qui récitaient le chapelet Place Saint-Pierre à prier pour « le très aimé Saint-Père ».
« Cette mort, raconte le cardinal, fut un événement immense dans la vie de l’Église, après un pontificat long de 26 années qui avait, en un certain sens, produit beaucoup de changements dans la vie de l’Église et dans la vie du monde. »
« J’ai annoncé au monde la mort du pape, se souvient-il, avec une grande crainte et beaucoup de nervosité. J’ai ajouté « le très aimé Saint-Père » parce que – et la cérémonie des obsèques l’a montré ensuite – les foules du monde entier le connaissaient et le suivaient avec une grande affection. »
Le jour de la mort de Jean-Paul II, le cardinal a été impressionné par « la présence unanime de personnes qui accompagnaient le pape dans ses derniers instants de vie, du matin au soir ». « Peu de temps auparavant, raconte-t-il, j’avais vu le pape et, à une religieuse qui récitait encore les psaumes, agenouillée sur le prie-Dieu. J’ai donc associé cette image à celle de tous ces enfants, de tous ces frères, de toutes ces personnes qui aimaient le pape comme s’ils avaient été eux aussi à côté du lit mortuaire, le recommandant à Dieu, l’introduisant avec les psaumes dans la joie d’entrer dans la maison du Seigneur. »
Parmi les souvenirs que cardinal Sandri a gardés de saint Jean-Paul II, il a voulu raconter « deux épisodes » : « Le premier, lors d’une hospitalisation au Gemelli, peu avant sa mort : le pape était transporté sur un fauteuil roulant dans les couloirs de l’hôpital, il me semblait qu’il faisait froid pour lui et je l’ai couvert de mon pardessus, comme si c’était une couverture. Une autre fois, toujours à l’hôpital, il fut transporté d’urgence, il était encore sur son lit avec son vêtement blanc, il respirait difficilement : c’était des moments très émouvants, je me suis approché et je lui ai demandé une bénédiction et lui, malgré ses difficultés, m’a béni. »
Depuis l’élection du pape Karol Wojtyla, le 16 octobre 1978, et jusqu’à sa mort le 2 avril 2005, « l’Église a changé », a souligné le cardinal Sandri : « L’Église a changé dans le sens où c’est le mode d’exercice du service et de la mission du successeur de Pierre qui a changé. Par exemple, la grande place que le pape réservait aux évêques, que ce soit aux visites ad limina ou dans ses voyages, outre le contact avec les gens : il s’agit d’une proximité, d’une affection, d’une solidarité avec tous et en particulier avec ceux qui souffrent. »
Le cardinal a aussi évoqué ses rencontres « dans les différents pays, pour écouter les évêques et les pauvres » ainsi que les synodes pour l’Asie et pour l’Afrique.
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
Le pape François remercie le card. Leonardo Sandri, ROACO 16 juin 2016, L'Osservatore Romano
Jean-Paul II, souvenirs du card. Sandri
Il a annoncé la mort du pape Wojtyla en 2005