Hommage aux martyrs © L'Osservatore Romano

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Egypte: une "communion déjà effective" grandit chaque jour entre les chrétiens

Rencontre au patriarcat copte orthodoxe

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Pour le pape François il y a entre les chrétiens « non seulement un œcuménisme fait de gestes, de paroles et d’engagement, mais une communion déjà effective, qui grandit chaque jour dans la relation vivante avec le Seigneur Jésus, qui s’enracine dans la foi professée et se fonde réellement sur notre baptême, sur le fait d’être des ‘‘créatures nouvelles’’ en lui ».
Après la Conférence interreligieuse pour la paix, le pape François s’est rendu, à 6 km de là, à l’hôtel Al-Masah, « Le Diamant », pour rencontrer les autorités du pays – environ 800 personnes – et tenir un deuxième discours, après celui du président Al-Sissi. A 18h45 il s’est rendu au patriarcat copte orthodoxe où il a été reçu par le pape Tawadros II : une rencontre privée a suivi la présentation des délégations. Après leurs deux discours, le patriarche et le pape ont signé une déclaration commune, annulant notamment l’obligation d’un second baptême pour un catholique devenant orthodoxe.
La Déclaration signe, le pape et le patriarche se sont rendus en procession, à cent mètres de là, à « Al Boutrosiyya », l’église des saints Pierre et Paul,  pour une prière œcuménique où le patriarche Batholomée, le pape, le patriarche Tawadros, les autres patriarches et évêques présents ont lu chacun une béatitude, dans leur langue (Mt 5, 1-22), avant d’exprimer une prière. Le pape a prié en espagnol, demandant à Dieu de bénir son « frère » le patriarche copte orthodoxe et tous ses « frères évêques » présents, demandant au Christ de conduire leur marche « ensemble jusqu’à la table de l’eucharistie ».
Après l’échange du signe de la paix, ils ont prié le Notre Père. Puis ils se sont rendus au « mur des martyrs » pour un hommage aux 29 martyrs de l’attentat du 11 décembre 2016. Les corps sans vie avaient été placés dehors au pied de ce mur aujourd’hui taché de leur sang : cette relique n’a pas été effacée, mais elle est protégée par une paroi de verre. Leurs photos ont été placées là dans un cadre. Le pape s’est recueilli, a allumé un cierge et il a déposé des fleurs.
Il avait insisté sur cet œcuménisme du sang dans son allocution : « Sur ce chemin passionnant qui, – comme la vie-  n’est pas toujours facile et linéaire, mais sur lequel le Seigneur nous exhorte à aller de l’avant, nous ne sommes pas seuls. Nous accompagne une foule immense de saints et de martyrs, qui déjà pleinement unis, nous poussent à être ici-bas une image vivante de la « Jérusalem céleste ». »
Il avait ajouté : « En vivant une vie nouvelle dans notre Baptême commun, une vie d’amour toujours et pour tous, y compris au prix du sacrifice du sang. Que de martyrs dans ce pays, depuis les premiers siècles du christianisme, ont vécu la foi héroïquement et jusqu’au fond, en versant leur sang plutôt que de renier le Seigneur et de céder aux illusions du mal ou seulement à la tentation de répondre au mal par le mal. Le vénérable Martyrologue de l’Église copte en témoigne bien. »
« Encore récemment, malheureusement, a  déploré le pape, sang innocent de fidèles sans défense a été cruellement versé : leur sang innocent nous unit. Très cher Frère, tout comme la Jérusalem céleste est unique, unique est notre martyrologe, et vos souffrances sont aussi nos souffrances. Fortifiés par votre témoignage, œuvrons pour nous opposer à la violence en prêchant et en semant le bien, en faisant grandir la concorde et en maintenant l’unité, en priant afin que tant de sacrifices ouvrent la voie à un avenir de pleine communion entre nous et de paix pour tous. »
Un tweet posté sur le compte du pape François @Pontifex_fr a résumé le sens de cette rencontre oecuménique: « Que le Seigneur nous accorde de repartir aujourd’hui, ensemble, en pèlerins de communion et messagers de paix. »
A la nonciature, où le pape est ensuite rentré pour dîner et se reposer, il a été accueilli par des enfants des écoles comboniennes et il  a ensuite rencontré quelque 300 jeunes du Sud et du Nord de l’Egypte.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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