Le pape François salue « des mesures exemplaires » – prises par « certains gouvernements » – « avec des priorités bien définies pour défendre la population » face au Covid-19 : c’est ce qu’il a écrit dans une lettre manuscrite adressée le 28 mars 2020 au président du Comité panaméricain des juges pour les droits sociaux et la doctrine franciscaine, indique Vatican News ce 30 mars 2020. Ces gouvernements, écrit le pape, « montrent la priorité de leurs décisions ».
« Et c’est important, affirme-t-il, parce que nous savons tous que la défense du peuple entraîne un désastre économique. » Mais « il serait triste de choisir le contraire », car cela provoquerait la mort de plusieurs personnes, « ce qui s’apparenterait à un génocide viral », déclare le pape.
Dans sa lettre au juge argentin Roberto Andrés Gallardo, le pape reconnaît que « nous sommes tous préoccupés par la croissance… de la pandémie » du coronavirus. Le pape se dit aussi « édifié par la réaction de tant de personnes, médecins, infirmières, bénévoles, religieux, prêtres, qui risquent leur vie pour guérir et défendre les personnes en bonne santé contre la contagion ».
Le pape François évoque également une réunion avec le Dicastère pour le développement humain intégral à laquelle il a participé vendredi dernier 27 mars, afin de « réfléchir sur le présent et sur l’après » de cette crise : « Il est important de se préparer pour l’après », souligne le pape.
Cette réunion a permis de discuter de certaines conséquences « auxquelles il faut faire face : la faim, surtout pour les personnes sans emploi permanent, la violence, l’apparition d’usuriers, (qui sont le véritable fléau de l’avenir social), les criminels déshumanisés, etc ».
« Je pense qu’il est utile de penser au futur », insiste le pape, en mentionnant la vision de Mariana Mazzucato, professeur à l’University College London, concernant l’avenir économique (The Value of Everything: Making and Taking in the Global Economy – La valeur de tout et de chaque chose – la création et l’extraction de valeur dans l’économie mondiale). Dans son ouvrage, l’économiste s’efforce de repenser le capitalisme, le rôle des politiques publiques et l’importance du secteur public.
