Audience générale du 18 mars 2020 © Vatican Media

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« Nous ne pourrons sortir qu’ensemble de cette situation », interview du pape

« La fraternité universelle »

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« Nous ne pourrons sortir de cette situation qu’ensemble, comme humanité entière », souligne le pape François en évoquant la pandémie du Coronavirus Covid-19 dans un entretien au quotidien italien La Stampa, rapporté par Vatican News ce 20 mars 2020. Il salue particulièrement le service des soignants.

Il faut « regarder l’autre avec un esprit de solidarité », conseille le pape qui répond au vaticaniste Domenico Agasso. Il invite à vivre cette période « avec pénitence, compassion et espérance »… mais aussi « humilité » : « Nous oublions souvent qu’il y a des “zone obscures” dans la vie, des moments sombres. Nous pensons que cela ne peut arriver qu’aux autres. Ce moment est sombre pour tout le monde, personne n’est sauf. Il est marqué par les souffrances et l’obscurité, qui sont entrées chez nous… personne ne peut se permettre de rester tranquille, tout le monde partage ces journées difficiles ».

Le pape François encourage à la prière qui « nous fait comprendre notre vulnérabilité. C’est le cri des pauvres, de ceux qui sont en train de couler, qui se sentent en danger, seuls. Et dans une situation difficile, désespérée, il est important  de savoir que nous pouvons nous accrocher au Seigneur ». Dieu « nous soutient de nombreuses façons. Il nous transmet la force et la proximité, comme il l’a fait avec les disciples qui demandaient de l’aide dans la tempête ».

Pas question de faire des distinctions entre « croyants et non-croyants » : « nous sommes tous humains et en tant qu’hommes nous sommes tous dans le même bateau, souligne-t-il. Et rien d’humain n’est étranger au chrétien. Ici l’on pleure parce que l’on souffre. Tous. Nous avons en commun l’humanité et la souffrance ». Il salue donc « la collaboration réciproque, le sens de la responsabilité et l’esprit de sacrifice ».

Une main qui te tient la main

Le pape rend hommage aux soignants qui accompagnent les mourants « en écoutant la souffrance de la solitude, en prenant par la main », qui « malgré leur immense fatigue, se penchent avec patience et bonté de cœur pour pallier l’absence obligée des familles ».

« Comprenant qu’elle allait mourir, rapporte-t-il, une dame âgée voulut dire au-revoir à ses proches : l’infirmière a pris son portable et a appelé sa petite-fille en vidéo, ainsi la vieille dame a pu s’en aller avec cette consolation. C’est le besoin ultime d’avoir une main qui te tient la main. D’un geste de compagnie finale… La souffrance de celui qui s’est en allé sans dire au-revoir devient une blessure dans le cœur de celui qui reste. »

Cette pandémie, conclut le pape, est une épreuve qui contribuera « à rappeler une fois pour toutes aux hommes que l’humanité est une unique communauté. La fraternité universelle est importante, décisive. Nous devons penser qu’il y aura un peu d’après-guerre. Il n’y aura plus “l’autre”, mais nous serons “nous”. Parce que nous ne pourrons sortir de cette situation que tous ensemble. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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