Corée : les surprises du pape

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Trajets en train et halte chez les jésuites

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Au milieu du programme chargé de ses cinq jours de voyage apostolique en Corée du Sud (13-18 août 2014), le pape François a créé la surprise à plusieurs reprises : il y a eu le baptême imprévu d’un Coréen, père d’une victime du naufrage du Sewol, mais aussi des voyages en train inattendus et une visite impromptue à la communauté jésuite de Séoul.

Nez à nez avec le pape… dans un train

Au deuxième jour de son voyage, le pape François a surpris les Coréens en prenant le train pour se rendre de Séoul à Daejeon, au sud de la capitale, où il devait célébrer la messe de l’Assomption, hier, 15 août.

Le pape a en effet renoncé à l’hélicoptère et a fait le voyage à bord d’un train à grande vitesse (Korean train express KTX), parti autour de 8h45 (1h45 à Rome) pour couvrir en 50 minutes la distance de 160 kilomètres qui séparent les deux villes.

Selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, il a voyagé dans le quatrième wagon, en première classe, mais près des places économiques, créant la surprise parmi les 500 passagers qui se trouvaient à bord du train.

Le changement de programme était dû à la présence du brouillard, a expliqué dans la soirée le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège : « C’est une alternative qui avait été préparée par les organisateurs, au cas où l’usage des hélicoptères aurait été déconseillé pour des raisons de visibilité, de turbulence… »

Pour le P. Lombardi, cette solution a été « intéressante et curieuse » : « Le pape a fait observer que c’était la première fois qu’il prenait un train à grande vitesse, et le programme a été parfaitement respecté. ». L’expérience s’est renouvelée, toujours à cause du mauvais temps, au retour de Haemi à Séoul, après la clôture de la VIe Journée asiatique de la jeunesse.

Une rencontre de famille chez les jésuites

Un changement de programme est également intervenu le 15 août, lors du retour du pape François à Séoul, après sa rencontre avec les jeunes d’Asie à Daejeon : avant de rejoindre la nonciature où il logeait, le pape a fait halte une demi-heure à l’Université Sogang, fondée par la Compagnie de Jésus en 1960.

Le père Antonio Spadaro, directeur de « Civiltà Cattolica », qui était présent, évoque une rencontre « d’une simplicité incroyable : un esprit de maison, de famille, de normalité absolue, puissante ».

« Le pape est entré, il a été accueilli par de grands applaudissements, et chacun s’est présenté, selon ses activités : les jeunes en formation, les novices, ceux qui exercent un apostolat spirituel, l’apostolat des jeunes. Cela a vraiment été une grande fête. Le pape a beaucoup apprécié ce climat », rapporte-t-il au micro de Radio Vatican.

Le pape François a ensuite parlé « d’abondance de cœur, un discours simple et puissant, entièrement centré sur un mot, « consolation », qui, pour nous jésuites est un terme fondamental : la consolation spirituelle. Il a dit que nous sommes les ministres de la consolation, que parfois dans l’Église on expérimentait une lassitude, des blessures, que les gens sont parfois blessés à cause des ministres de l’Église. Et il a repris cette expression de l’Eglise comme « hôpital de campagne ». Il l’a répétée, il l’a confirmée, avec des accents très intenses. C’est sa vision de l’Église. La tâche des ministres de l’Évangile, des prêtres, des religieux, est d’être des personnes de consolation, qui donnent la paix aux gens, qui apaisent les blessures. »

Le P. Lombardi précise que les confrères du pape jésuite « ont en Corée une œuvre extrêmement importante et active dans l’évangélisation, une université catholique très importante, mais aussi beaucoup d’autres ministères dans le domaine social ; il est donc assez normal que le pape les ait visités ».

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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