Cinq autres chrétiens assassinés au Pakistan

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L’Eglise pakistanaise accablée, les coupables ne sont pas poursuivis

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ROME, Vendredi 4 Septembre 2009 (ZENIT.org) – Cinq chrétiens ont été tués à coups d’armes à feu dans le centre ville de Quetta, au Balouchistan, le 28 août. C’est ce qu’a confirmé Radio Vatican, citant des sources locales. Un nouvel épisode qui arrive après le massacre du Punjab, où 11 chrétiens sont morts et où plus de 100 maisons ont été saccagées.

Selon Stefano Vecchia, expert cité par Radio Vatican, « il est très probable qu’il s’agisse des mêmes extrémistes qui ont déjà attaqué la ville de Gojra, le 1er août », des personnes d’« influence talibane ».

« Au Pakistan, de nombreuses sources sont certaines d’un changement de stratégie des talibans : plus d’attentats suicides contre des objectifs sensibles – ou parfois aussi contre des objectifs civils -, mais une stratégie visant à faire grandir les tensions entre les communautés. Une stratégie qui touche en particulier les minorités », a expliqué Stefano Vecchia.

Pour lui, la majorité islamique est pacifique, et vit souvent dans les grandes villes avec les minorités.

Loi anti-blasphème

Pour Stefano Vecchia, au-delà des tensions politiques que le pays vit actuellement, le problème des chrétiens est la loi anti-blasphème, qui les transforme souvent en victimes de la discrimination et en cible facile des personnes violentes : des délits difficiles à poursuivre.

Les évêques catholiques pakistanais ont récemment exprimé leur déception après l’absence d’un procès légal contre les attaques anti-chrétiennes dans la province du Punjab.

S’adressant à l’agence catholique asiatique UCANews, le président de la conférence épiscopale pakistanaise, Mgr Lawrence J. Saldanha, archevêque de Lahore, a exprimé sa préoccupation car, « un mois après le massacre, aucun des accusés n’a été puni ».

« Je crains que les coupables restent impunis, et que le cas reste longtemps en suspend », a-t-il ajouté.

La loi anti-blasphème prévoit la prison à vie ou la peine de mort en cas d’insultes contre le Coran ou le prophète Mahomet. Le problème, affirment les évêques, est que l’on abuse souvent de cela pour des raisons et des intérêts personnels.

Selon certaines données de la Commission nationale Justice et Paix de la Conférence épiscopale pakistanaise, depuis l’entrée en vigueur de la loi, 964 personnes ont été jugées dont 479 musulmans, 119 chrétiens, 340 ahmadis (une secte musulmane considérée comme hérétique) et 14 hindous.

Nombreux ont été ceux qui ont demandé la suppression ou au moins la révision de la loi. L’Eglise a lancé une campagne de souscription en ce sens, et on pense que près de 200.000 signatures pourraient être recueillies. Les chrétiens représentent 1,6% de la population du Pakistan, qui comprend 160 millions d’habitants.

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ZENIT Staff

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